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Bénin : Adihou conseille à Talon d’éviter une rentabilité financière à outrance

Face à la cherté de la vie au Bénin, le gouvernement béninois a pris, en conseil des ministres du 23 mars 2022 des mesures hardies pour réguler les prix sur le marché. Plusieurs causes sont avancées par les autorités béninoises qui pourraient être à la base de la vie chère au Bénin. Il s’agit entre autres de la pandémie du Covid-19, du terrorisme et de la guerre entre la Russie et l’Ukraine.

Reçu ce dimanche 10 avril 2022 sur la chaîne de télévision privée E-Télé Bénin, l’ancien ministre, économiste et membre du Parti Forces Cauris pour un Bénin Emergent (Fcbe), Alain Adihou a déclaré que ces différentes «causes sont sorties respectivement de la bouche de nos dirigeants» et que le gouvernement a privilégié plus «la rentabilité financière à outrance» au détriment de «la rentabilité non financière ».

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«La cherté de la vie, ce n’est pas dû seulement à la pandémie du COVID. La cherté de la vie ce n’est pas dû seulement à la pluie. La cherté de la vie ce n’est pas dû seulement à la guerre en Ukraine. La cherté de la vie ce n’est pas dû non seulement au terrorisme» a déclaré l’économiste et membre du Parti Fcbe. Ces  quatre causes, selon lui, «sont sorties respectivement de la bouche de nos dirigeants » et que «Le Covid, c’’est le Chef de l’Etat lui-même qui l’a dit dans son discours sur l’état de la nation en décembre 2021» «mais ce n’est pas exclusivement et seulement chacune de ces causes-là qui nous a amené à la cherté de la vie. L’ensemble des causes oui, ça y est à contribuer».

 Alain Adihou a expliqué que «la Russie et l’Ukraine, ce sont les gros producteurs d’hydrocarbures » et «des gros producteurs d’engrais.». Il a révélé que «l’engrais que nous utilisons dans notre pays vient de l’Ukraine» et que lors du «Débat public » organisé sur la chaîne de la télévision nationale le dimanche 03 avril 2022, le ministre d’Etat chargé de l’Economie et des Finances, Romuald Wadagni «a bien dit que ça coûtait 10.000 francs CFA et que ça va passer à 40.000 francs cfa». Pour  l’économiste et membre du Parti Fcbe, cela «veut dire que demain nous aurons des problèmes aussi pour le secteur de coton».

 L’ancien ministre a affirmé que «quand ce qui est visé, ce n’est que la rentabilité financière, la rentabilité financière à outrance détruit la rentabilité non financière». Or, selon lui, «pour le développement, ce qu’on recherche, ce n’est pas d’abord la rentabilité financière ». Il a fait savoir qu’«un projet peut ne pas être financièrement rentable mais socialement oui, humainement oui» et que «la rentabilité financière est particulièrement recherchée pour ce qu’on appelle les produits marchands».

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 «Vous voulez produire et vendre, vous devez gagner de l’argent. La première des choses que vous cherchez avec votre banquier ou vous-même, c’est la rentabilité financière » a-t-il laissé entendre. Et il a poursuivi  : «quand vous prenez un projet de développement, ce qui est recherché d’abord, ce n’est pas la rentabilité financière du projet. Vous ne voulez pas faire le projet pour perdre financièrement mais si vous avez un ensemble de projets, certains projets peuvent être financièrement rentables et d’autres pas mais l’un dans l’autre, ça va permettre d’avancer ». L’ancien ministre n’a pas manqué de dénoncer «la politique économique ou les différentes mesures de politique économique que la gouvernance actuelle a mis en place  n’ont pas permis de prévenir de façon structurelle ce que nous vivons aujourd’hui ».

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