Les autorités américaines ont mis en garde ce lundi les sociétés du pays contre le risque de réputation lié aux affaires avec des entreprises publiques soudanaises. « Le département d’État, les ministères des Finances, du Commerce et du Travail ont diffusé aujourd’hui des recommandations sur le Soudan relevant le risque croissant de réputation des compagnies américaines et des personnes réalisant des affaires avec des entreprises publiques et des sociétés contrôlées par des militaires au Soudan« .
« Ce risque est lié entre autres aux récentes actions du Conseil souverain du Soudan et des forces de sécurité contrôlées par l’armée, notamment aux graves violations des droits de l’homme à l’égard de manifestants« , a indiqué dans une déclaration écrite Ned Price, responsable du service de presse du département d’État. « Les entreprises et les personnes travaillant au Soudan doivent faire preuve d’une prudence particulière en ce qui concerne les questions des droits de l’homme et réaliser l’éventuel risque de réputation« , a-t-il noté.
Le Soudan est en proie à des troubles depuis plus de six mois à la suite de la décision du commandant en chef de l’armée, Abdel Fattah Al-Burhane, de proclamer l’état d’urgence dans le pays le 25 octobre dernier et de dissoudre le gouvernement. Malgré ses promesses de « protéger la période de transition » et d’organiser des élections en 2023, les manifestants réclament d’écarter immédiatement et complètement l’armée de la direction du pays. Les évènements d’octobre au Soudan sont souvent qualifiés de coup d’État militaire qui a rejeté le pays loin en arrière de la période de transition et réduit à néant les efforts des forces civiles en vue d’une gestion démocratique.
Les efforts de médiation n’ont pas permis de surmonter les désaccords entre les partis politiques soudanais. Au plus fort de la crise politique, le premier ministre, Abdallah Hamdok, a démissionné et depuis janvier, le Soudan vit sous un gouvernement intérimaire qui tente, en vain, de résoudre de graves problèmes économiques. Ainsi, ces derniers mois ont été marqués par une flambée des prix des principaux produits alimentaires, avant tout du pain, alors que l’inflation a atteint 350%. Le Soudan se trouve aujourd’hui au bord de la famine. (TASS)
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