Moscou a appelé, à plusieurs reprises, Ankara à abandonner l’idée de mener une opération militaire dans le nord de la Syrie. C’est ce qu’a déclaré jeudi l’envoyé spécial russe pour la Syrie Alexandre Lavrentiev lors d’une conférence de presse en marge de la 18e réunion internationale sur la Syrie au format Astana.
« La décision finale n’a pas encore été prise, nous avons donc invité nos partenaires turcs à s’abstenir de mener des opérations militaires en Syrie. Nous avons franchement dit à nos amis turcs que cela pourrait conduire à de nouvelles escalades, y compris une confrontation armée. Cela pourrait nourrir les sentiments séparatistes de la soi-disant administration autonome du nord-est de la Syrie (AANES), que ne souhaitent ni la Turquie, ni la Russie, ni l’Irak, ni l’Iran« , a-t-il déclaré.
Pour M. Lavrentiev, Moscou voit d’autres alternatives pour résoudre les problèmes existants, notamment l’arrêt des bombardements en cours, y compris sur le territoire turc, ce que la Russie condamne. « Le travail doit se poursuivre avec toutes les parties. Nous devons essayer de trouver une solution à ce problème sans recourir à des méthodes violentes« , a souligné l’envoyé spécial du président russe, ajoutant que la présence des forces américaines dans le nord-est de la Syrie restait un facteur important.
En menant une nouvelle opération militaire dans le nord de la Syrie, la Turquie ne résoudra pas complètement le problème de sa sécurité nationale, estime M. Lavrentiev. « Nous croyons et en avons parlé franchement qu’une opération militaire ne résoudra pas tous les problèmes qui existent actuellement, et, surtout, ne résoudra pas complètement les problèmes liés à la sécurité de la Turquie. Il me semble que les problèmes de sécurité nationale de la Turquie ne peuvent être résolus que si les forces gouvernementales syriennes prennent le contrôle total des frontières des territoires. Malheureusement, nous ne l’avons pas encore observé, car il y a en effet principalement des unités d’autodéfense kurdes là-bas« , a fait savoir M. Lavrentiev.
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