« Je demande pardon au peuple burkinabé pour tous les actes que j’ai pu commettre durant mon magistère, et plus particulièrement à la famille de mon frère et ami Thomas Sankara ». Ainsi s’exprimait l’ancien président Burkinabé après son retour à Ouagadougou il y a quelques jours. « J’assume et déplore du fond du cœur, toutes les souffrances et les drames vécus par toutes les victimes durant mes mandats à la tête du pays et demande à leurs familles de m’accorder leur pardon » avait-il ajouté.
« On n’aimerait qu’il se soumette à la justice «
Seulement chez les Sankara, notamment chez la veuve du disparu, la justice précède le pardon. « C’était l’occasion pour lui de venir au procès et de parler, et de dire qu’est-ce qui s’est passé, qu’est-ce qu’il a fait exactement et à ce moment-là il pouvait demander pardon. Mais pour le moment en tout cas, nous on n’aimerait qu’il se soumette à la justice parce que, une manière aussi de demander le pardon c’est (de dire) que maintenant je vais exécuter cette décision de justice là, je me rends et à ce moment on pourrait penser qu’il y a une intention de pardon » a déclaré Mariam Sankara dans une interview accordée à Deutsche Welle.
« Blaise Compaoré a eu l’occasion de demander pardon depuis le 15 octobre 1987″
Pour elle, il est légitime de se demander si ce « pardon est sincère, si ça vient de lui parce que Blaise Compaoré a eu l’occasion de demander pardon depuis le 15 octobre 1987 » mais il ne l’a pas fait. Elle rappelle que les deux familles étaient très proches mais à aucun moment l’ex-président » n’a fait signe en tout cas de vouloir s’excuser ». « Où est-ce qu’il était quand on était persécuté. Nous avons été persécutés. Il a fallu quitter le Burkina Faso. Blaise n’a jamais en tout cas, montré un signe de pardon » raconte Mariam Sankara.
« Il a saboté la justice «
Elle pense donc qu’il est difficile de croire en son pardon. Un pardon exprimé alors qu’il est condamné par la justice à la prison à vie pour son rôle dans l’assassinat de l’ancien président. Ce que Blaise Compaoré doit faire selon elle, c’est de reconnaître ce qu’il a fait et de se rendre à la justice « pour exécuter » sa peine. « Il a saboté la justice, il n’est pas venu, et maintenant il vient demander pardon » s’offusque la veuve de Thomas Sankara.
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