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Yves SOSSA : « On vit dans un monde injuste, d’inégalités  sociales »

Yves Sossa - photo : DR

La rédaction de votre journal “La Nouvelle Tribune” est allée à la rencontre du réalisateur béninois Yves Sossa, auteur de plusieurs œuvres qui travaille actuellement sur un projet de long métrage dédié aux  métis délaissés par leurs pères français en Afrique. Ce projet du réalisateur béninois met en lumière l’injustice et les inégalités sociales dans le monde dans lequel nous vivons. Nous vous proposons la lecture de l’interview réalisée et qui donne plus de détails sur ce projet

Mr Yves SOSSA, présentez vous pour nos lecteurs et dites nous un peu votre parcours

Merci cher journaliste pour l’opportunité que vous m’offrez de m’exprimer par votre canal. Je m’appelle Yves Y. SOSSA, je suis un réalisateur cinéma auteur de plusieurs œuvres dont, entre autres, le film documentaire ‘’Tévi, le tubercule fétiche’’, tourné à Savalou et le film fiction ‘’Silence’’. Je travaille actuellement sur un projet de long métrage qui parle de l’histoire des métis qui retrouvent grâce à leurs ADNs leurs pères français puis leur font payer des dédommagements et obtiennent la nationalité française.

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Justement cette interview se focalise sur ce film. Quelle a été votre source d’inspiration pour ce film ?

 Ce film est tout naturellement inspiré de faits réels, concocté en roman par Bruno Bernard, qui va paraître très prochainement en septembre en Europe et en Afrique. Sous les titres « Nos papas indignes » version Europe et « Balles perdues » version Afrique. En outre, on a voulu porter ces faits à l’écran pour la noblesse et la sensibilité du sujet. On est enfin convaincu que seul le roman ne suffit pas pour traiter ce sujet tabou. Le cinéma reste une arme de communication à ne pas négliger, comme l’a longtemps montré les grands pays du cinéma, comme les Etats-Unis d’Amérique par exemple.

Quel est l’intérêt de ce film ? Qu’est-ce qu’il apporte à l’opinion publique ?

On vit dans un monde injuste, d’inégalités sociales. Cependant, on a tous le devoir de jouer notre partition pour que cela change. Voilà en fait, la mission que nous nous sommes assignés. Pendant que d’autres utilisent les armes de guerres pour défendre leurs opinions, nous le faisons avec le cinéma et la lecture, pour changer le monde. Être la voix des sans voix, se solidariser avec les victimes, attirer l’attention des voix les plus autorisées, tirer la sonnette d’alarmes, taper du poing sur la table. Ce n’est toujours pas facile de traiter des sujets tabous dans nos sociétés actuelles, mais il y a toujours des hommes de bons cœurs qui existent et sensibles aux cris de cœurs des autres, l’intérêt de ce film c’est atteindre ces gens et éveiller la conscience de tous par notre travail, afin que justice soit faite. 

Pourquoi avoir choisi le Bénin ou la Côte d’Ivoire comme le lieu de tournage du film ? 

Le Bénin ou la Côte d’ivoire c’est des possibilités parmi tant d’autres. Sinon, c’est un film qui concerne toutes les nations du monde. On peut retrouver les victimes dans toute l’Afrique et en Haïti. Ça ne veut pas dire, que ce n’est pas présent sur les autres continents. Mais on parle mieux, de ce qu’on maîtrise. Enfin, les lieux suscités ne sont pas non plus définitifs, ça peut changer. Tout dépendra du pays qui nous facilitera le travail. 

Quel message transmet le film à la population africaine et à celle européenne ? 

La Fontaine a dit : « Tout flatteur vit aux dépens de celui qui l’écoute. » c’est une citation qui a tout son sens, les africains doivent réfléchir à ça. Surtout, les africaines. S’offrir aux premiers venus, peut être un piège sans fin. A l’endroit des Européens qui s’offrent à ces abus, il est important de savoir que « l’araignée meurt souvent dans ses propres toiles » Même en position dominante, que l’humanisme guide nos actes. Il n’est jamais tard de bien faire, revenir à la case départ et réparer les dommages occasionnés c’est encore possible. De grâce, on ne se transforme pas en donneur de leçon, mais plutôt en éveilleur de conscience.

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Dites nous encore un peu plus sur votre projet  si ce n’est pas indiscret 

Brièvement le film parle des enfants métis abandonnés en Afrique par leurs pères blancs souvent commis pour des missions sous les tropiques africains. D’idylles en idylles, Ils engrossent et finissent par abandonner la naïve fille seule à son sort avec un ou plusieurs enfants sous le bras.  

Quels sont les obstacles et/ou difficultés que vous avez rencontrés dans votre projet ?

Il faut rappeler qu’on est toujours à l’étape de préparation. Et pour un projet ambitieux, les difficultés n’en manquent jamais. On pourrait en citer tant, mais sous nos cieux, celle plus flagrante, c’est le mécanisme de financement à la production jusqu’à la distribution. On a clairement une industrie à construire. Suivez mon regard !

Éminemment, on travaille d’arrache pieds pour des collaborations de tout genre. On est ouvert à une coproduction. Tous ceux qui désirent nous accompagner d’une quelconque manière sont les bienvenus. Un film ne se fait jamais tout seul. On peut déjà vous rassurer que le film sera traduit en anglais, en russe, en hindi, en wolof plein d’autres langues. L’objectif d’offrir une belle carrière à ce film n’a pas changé. Les festivals à travers le monde nous attendent les bras ouverts

© Réalisée par la rédaction

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