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Fusion du PRD et de l’UP : le PRD conduit subtilement à l’abattoir

Il boit allègrement son calice jusqu’à la lie. Le Parti du Renouveau démocratique (PRD) qui avait voulu tirer grand profit d’une réforme qu’il a souhaitée de son vœu et pour lequel son Président a donné carte blanche en vient à en être une victime joyeuse. Embêté par les dispositions contraignantes de la loi et sentant sa disparition, le parti accepte un « gentleman agreement » proposé par l’Union Progressiste (UP) quatre ans après avoir accepté, presque dans les mêmes conditions, une fusion similaire avec le BR.

L’histoire du Prd ressemble à celle d’une jeune fille qui à vingt ans, refuse, pose des conditions pour son mariage. Trouvant ces conditions assez contraintes pour lui, l’homme s’éclipse. Quatre ans après, craignant sûrement de coiffer la sainte Catherine, elle accepte de sacrifier les mêmes conditions pour convoler en justes noces avec le nouvel élu de son cœur. A y voir de près, le PRD n’a fait qu’accepter ce qu’elle avait refusé de faire en 2018. Dans l’urgence de la recomposition de la classe politique, le chef de l’Etat avait lancé un regroupement des partis soutenant ces actions en trois puis en deux blocs. Le PRD était annoncé aux côtés de la Dynamique Unitaire pour constituer le Bloc républicain. Mais le parti arc-en-ciel a claqué la porte presque à la fin du processus parce que certains responsables, avait-il dit, ne respectaient plus les engagements pris devant le chef de l’Etat. Ces engagements jugés non négociables par le parti portaient sur la préservation de l’identité du parti. Entre autres, le parti s’opposait à la mutilation de son logo et à la disparition de son nom.

En dehors de ces conditions, le parti avait aussi affiché un peu son opposition pour le régionalisme en affirmant s’affiliant à un parti dit du nord pour constituer un bloc à visage national. Le communiqué rendu public le 19 novembre 2018 avait été suffisamment éloquent sur ces conditions. Mais plus de quatre ans, on se rend bien compte que le parti a décidé d’accepter de faire un accord qui lui offre moins de chance que celui de 2018. En effet, il n’est pas évident que dans le projet de fusion du PRD et de l’UP, le parti arc-en-ciel puisse bénéficier des faveurs comme le maintien de son nom comme le nom ou une partie du nom du nouveau parti.

De même qu’il paraît peu vraisemblable que l’arc-en-ciel puisse prendre la place du baobab dans le logos du nouveau parti. On s’étonne également de voir le parti se soucier peu de l’image de cette alliance actuellement. L’UP est considérée comme une alliance de parti ayant son ancrage dans la partie méridionale, en dépit de ses influences parcellaires dans certaines contrées du septentrion. L’arrivée du PRD très enraciné dans le Littoral, l’Ouémé et une partie du Plateau ne fait que renforcer ce visage un peu « sudiste » du parti. Une étiquette que le PRD voulait éviter au BR en 2019. Plus grave, dans le contexte actuel, il sera difficile à Me Adrien Houngbédji et à ses lieutenants de réussir à s’intégrer rapidement surtout que l’UP a déjà toute sa machine en place et peut bien se vanter, sans l’arrivée du PRD, d’être le plus grand parti du Bénin.

Pris à son propre piège

Beaucoup se demandent pourquoi le PRD finit par accepter ce qu’il a refusé en 2018. A l’analyse, on se rend bien compte que le parti a tiré leçon de son passé récent. Depuis la réforme du système partisan, le parti n’a pas réussi à avoir des élus comme ce fut le cas avant cette réforme. Aux législatives de 2019, il avait été purement et simplement écarté pour avoir positionné des candidats qui se retrouvaient sur la liste du parti Moelle Bénin. Aux communales de 2020, il a participé mais n’avait pas pu réunir les 10 % de suffrage au plan national pour participer au partage des sièges. Au regard du contexte actuel, il n’est pas évident que le parti puisse réunir les 10% de suffrage national pour prétendre à avoir des sièges de députés.

La peur d’être une fois encore victime de cette disposition amène le parti à revoir ses ambitions à la baisse et à accepter de se fondre dans un grand ensemble pour au moins permettre à certains de ces poulains de retrouver le Palais des gouverneurs. Pourtant, ladite disposition crysogène a été introduite dans le nouveau Code Electoral voté à l’Assemblée pendant que Me Adrien Houngbédji était encore président de l’Assemblée Nationale. En son temps, plusieurs députés de l’opposition d’alors avaient averti le président du PRD du danger qu’il courait et faisait courir à son parti en laissant passer une telle disposition. Depuis, le parti en souffre et risque d’en souffrir encore s’il ne prend pas cette option suicidaire d’accepter de se fondre dans un grand ensemble. Au regard de ces soubresauts de son histoire, on peut affirmer que le PRD s’est fait hara kiri. Il aura juste résisté pendant quatre ans mais les perspectives d’avenir l’obligent à revoir ses ambitions et à accepter la «  mort programmée » que lui avait réservée la réforme du système partisan depuis 2018.

3 réponses

  1. Avatar de OLLA OUMAR
    OLLA OUMAR

    Ils y sont déjà , ces moutons du prd qui suivent leur cupide , vereux , immoral de berger houngbedji

  2. Avatar de Aziz le sultan
    Aziz le sultan

    Il faudra.mille ans.aux incu.ltes.poli tiques..pour comprendre..la psychologie..des portish…
    Tu veux.les avoir.. ??? ..promets.les.de transformer.leurs.ville.en..Dubaï..avec.l argent..des autres
    Capital..capital..ils n ont que ça..dans la bouche

  3. Avatar de Dr Doss
    Dr Doss

    Prd conduit à l’abattoir ? Pourquoi l’abattoir dixit Dr Doss

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