Le ministre de l’enseignement maternel et primaire, Salimane Karimou a saisi l’occasion de son université de vacances pour rencontrer les étudiants de l’école normale des instituteurs (Eni) de Dogbo dans le département du Couffo. A cette occasion, il s’est prononcé sur plusieurs dérapages observés souvent dans le rang des enseignants. (Lire ses échanges avec les enseignants)
Les grands maux de l’enseignement
J’ai l’habitude de dire, en ma qualité de petit pédagogue, qu’il n’y a pas de mauvais apprenants mais il y a de mauvais enseignants. Chers enseignantes et enseignants. Vous convenez avec moi que de plus en plus l’éthique est peu présente dans nos pratiques à l’école. L’absentéisme, c’est de nous il est question. Les retards répétés, c’est de nous il est question. L’éthylisme chronique, c’est de nous il est question. Lorsque les sachants ont recherché les causes essentielles de l’échec scolaire, ils en ont dénombré quatre. Et au nombre des quatre, il n’y a qu’une seule cause qui soit attribuée à l’apprenant : c’est l’absentéisme.
Le cas des 400 enseignants alcooliques
Plus de 400 enseignants éthyliques ! Même si c’est un nombre un peu insignifiant par rapport à l’effectif que nous constituons (plus de 36000), c’est quand même un problème. Ça fait au moins 400 classes concernées par ces enseignants qui ne bénéficient pas de leur savoir-faire et qui détruisent en même temps leur savoir-être. L’enseignant n’enseigne pas seulement ce qu’il sait. Il enseigne en plus ce qu’il est. Et lorsque vous vous présentez en face de ces petits enfants dans l’alcoolisme pur et dur, dans cette posture qui laisse à désirer, l’innocent va penser que c’est le modèle. Et il prendra exemple à partir de vous sans savoir que c’est le mauvais exemple qu’on lui présente. Donc, il m’a été proposé de sortir ces enseignants là des salles de classe ; et qu’il faut les remplacer systématiquement. Ce qui va se faire. Et on va appliquer à ces enseignants là les textes de la République. Quand vous allez dans la loi portant statut général de la fonction publique, vous verrez les dispositions en la matière.
Au sujet des harcèlements sexuels
Chères collaboratrices, si vous vivez les situations de harcèlement sexuel, dénoncez. Mais réunissez assez de preuves tangibles avant de dénoncer. Quand vous dénoncez, allez jusqu’au bout. Les textes aujourd’hui vous protègent. Malheureusement, le harcèlement sexuel se poursuit dans nos écoles. Au cours de l’année scolaire achevée, j’ai lu plusieurs rapports sur les enseignants qui se retrouvent en prison aujourd’hui pour harcèlement. On harcèle les fillettes dans nos écoles. Il y en a encore qui harcèlent leurs collaboratrices. Et des dénonciations me parviennent également presque tous les jours. Mes chères collaboratrices. Lorsque vous dénoncez aussi, ayez le courage d’aller jusqu’au bout. Parce qu’il m’a été donné de constater que des femmes ont dénoncé par écrit leurs responsables pour harcèlement sexuel. L’autorité que je suis a mis en place une commission pour aller vérifier les faits. En présence du Chef, la pauvre dame s’est dédiée. Pour quelle raison? Je l’ignore. Rassurez-vous ! Elle a tout nié. Malgré les méthodes utilisées par les membres de la commission (et j’ai pris soin de mettre une dame dedans qui pourrait la mettre en confiance), elle a tout nié au point où cela s’est retourné contre elle.
Laisser un commentaire