Sénégal : le pouvoir et l’opposition appelés à dialoguer pour éviter un blocage institutionnel

Photo de Seyllou (AFP)

Après les élections législatives 2022 au Sénégal qui se sont déroulées le 31 juillet dernier, la Commission nationale de recensement des voix a publié les résultats provisoires dans la soirée du jeudi 4 août. Sur les 165 députés que compte l’Assemblée nationale sénégalaise, la coalition du président Macky Sall, « Benno Bokk Yakaar« , passe de 125 députés en 2017 à 82. L’opposition s’est retrouvée à 80 sièges à l’hémicycle.

La coalition  »Yewwi Askan Wi » d’Ousmane Sonko, remporte 56 sièges. « Wallu Sénégal » de l’ex-président Abdoulaye Wade se retrouve avec 24 sièges. Le camp présidentiel a ainsi perdu la majorité absolue au parlement. Face à cette nouvelle configuration du parlement sénégalais, Ngouda Mboup trouve indispensable que le pouvoir et l’opposition dialoguent afin d’éviter un blocage institutionnel.

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« Pour ce qui est du vote (du Budget), ce sera très serré. Quand le président de la République dispose de 82 députés, il suffit de trois voix près pour que ça puisse basculer de l’autre côté et qu’il n’y ait pas la possibilité pour lui de pouvoir gouverner. Maintenant, le président de la République détient les cartes en main parce que la Constitution lui donne les pouvoirs.

À ce niveau, ce sera très difficile pour l’opposition de pouvoir contre-carrer la volonté du président de la République. Parce que là, l’opposition doit adopter la loi avec une majorité renforcée. La Constitution donne une autre prérogative, c’est ce que le président de la République pourrait faire fonctionner le budget par décret », a affirmé Ngouda Fall sur l’émission Jury du dimanche d’Iradio. Pour Ngouda Mboup Fall, « il faudrait que les acteurs politiques soient au-dessus de la mêlée et être à un niveau surtout pour que l’intérêt supérieur de la nation l’emporte ».

À cette même occasion, Pr Ngouda Mboup s’est également prononcé sur la gestion des inondations par le régime en place, à travers son programme décennal de lutte contre les inondations 2012-2022. L’invité du jour soutient que la persistance de l’inondation s’explique par l’absence d’une évaluation rigoureuse de ce programme financé à hauteur de plus de 700 milliards de francs CFA par le gouvernement.

« Il y a deux choses, pour les inondations au Sénégal, on a supprimé l’une des institutions phares de la République, le Sénat, juste pour faire des économies par rapport à l’exposé des motifs pour pouvoir faire face aux inondations. La deuxième chose, c’est que le premier gouvernement du Président Macky Sall, avec le Premier ministre, Abdoul Mbaye, avait fait une tournée assez importante… Mais là où le bât blesse, c’est qu’au moment où des quartiers sont sortis des eaux, d’autres sont régulièrement inondés. Cela signifie qu’en réalité, nous faisons un pas en avant et deux pas en arrière ».

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