En mars 2015, Amadou Koumé, un fils d’immigrés sénégalais, succombait à une intervention musclée de la Brigade Anticriminalité dans un bar près de la gare du Nord à Paris. La justice qui était chargée de faire la lumière sur ce décès a classé sans suite l’affaire dans un premier temps. La famille de l’infortuné avait relancé les investigations en déposant une plainte avec constitution de partie civile. Le jour de l’interpellation, Amadou Koumé, 33 ans, avait été plaqué au sol par les policiers alors qu’ils pratiquaient sur lui deux clés d’étranglement.
« Il y a un bout de justice qui est rendue »
Il est décédé à leur arrivée au commissariat. L’infortuné a succombé à une « asphyxie mécanique lente ». Le tribunal correctionnel de Paris a condamné les 3 policiers impliqués dans l’opération à 15 mois de prison avec sursis pour homicide involontaire. Une peine jugée « clémente » par l’avocat de la famille. « Entendre le mot coupable naturellement est une satisfaction dans un tel dossier, mais la peine est relativement clémente, donc il y a un bout de justice qui est rendue » a déclaré Me Eddy Arneton.
Antony B, le policier, ayant pratiqué les gestes d’étranglement sur la victime a été condamné pour avoir usé d’une force « certes légitime » , mais « insuffisamment maîtrisée ». Il est aussi reconnu coupable d’avoir laissé la victime en position ventrale sans prendre des nouvelles de son état de santé. Le deuxième policier, Sébastien P, est condamné pour avoir agi avec un » manque évident de discernement ». En effet, la justice trouve qu’il devrait s’intéresser à l’état de santé de Koumé « après une interpellation très mouvementée », surtout que la victime à ce moment ne représentait « plus aucun danger ».
Ils savent de « façon précise les circonstances dans lesquelles il est mort »
Le 3ème, Didier M, « responsable de l’opération », a lui été reconnu coupable d’une « succession de négligences et de manquements » . Même si l’avocat de la famille, juge clément le verdict, il se satisfait de ce que ses clients savent maintenant, de « façon précise les circonstances dans lesquelles il est mort ». Ils savent aussi que « sa mort est due à des fonctionnaires de police, donc c’est un pas, et nous l’accueillons comme tel » a t-il ajouté. Le verdict a été prononcé ce mardi 20 septembre.
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