Il existe des lois relatives aux infractions liées à l’hygiène publique en République du Bénin. Cependant, il n’est pas rare de remarquer face à un caniveau, dans un coin de rue ou aux abords des ruelles, des personnes qui se permettent le vilain luxe de satisfaire leur besoin d’uriner. Dans toutes les régions du Bénin, les rues sont presque des urinoirs.
Les caniveaux, n’en parlons pas. Conducteur de taxi-moto, de véhicules personnels, motocyclistes ou piétons, tous sont responsables de l’insalubrité et de l’état répugnant des rues. L’incivisme dont fait preuve la masse choque quelques-uns. Nadia Kponadou trouve qu’uriner dans la rue n’est pas digne et contribue en partie à l’amplification des maladies. Même son de cloche pour Romario Hounkpe qui est très remonté contre cet acte, ‹‹ je trouve que ce n’est pas du tout logique. C’est un mauvais comportement qui pollue l’environnement et ne participe pas à l’assainissement de nos villes››, a-t-il souligné.
Freddy est gêné et à la limite énervé quand il est témoin de ce vilain comportement. Il n’a pas manqué d’exprimer sa volonté d’aider la police à recadrer ces indélicats. << Si j’avais le pouvoir d’arrêter, j’aurais arrêté plusieurs personnes déjà>> a-t-il laissé entendre. Comme lui, certaines personnes, animées de la fibre patriotique réprimandent ceux qui urinent sur la voie, sans se préoccuper des injures qui pleuvent sur eux en retour.
Jonas Kanga n’a jamais cessé d’attirer l’attention de ceux qui font ce genre de choses à chaque fois que l’occasion se présente. ‹‹ Je me rapproche parfois d’eux pour leur expliquer le côté mauvais de ce qu’ils font. Il y a ceux qui m’insultent, ceux qui me demandent comment faire quand le besoin se fait sentir sur la voie et ceux-là qui comprennent et me remercient ››, a-t-il déclaré. Il n’est pas le seul. Nadia Kponadou réprimande elle aussi, les gens, notamment ceux qui le font au bord des pavés. Mais elle ne reçoit que des injures en retour.
La répression
Dernièrement, les forces de l’ordre ont mis la main sur une vingtaine de béninois qui ont commis ce forfait lié à la pollution de l’environnement. En effet, la loi sur l’hygiène publique promulguée au Bénin en février 2022, interdit en son article 9 le fait d’uriner ou de déféquer aux abords des voies publiques ou des places publiques. Fort de cette loi, Romario Hounkpe invite la police sanitaire à s’activer sur le terrain. Selon lui, ‹‹ la police doit beaucoup sévir et revoir sa copie››. Sur la même lancée, Jonas Kanga revient appuyer son concitoyen. Pour lui ‹‹ la loi sur la pollution de l’environnement ne doit pas dormir dans les tiroirs. Les autorités doivent sévir jusqu’à la dernière rigueur afin de limiter les maux auxquels sont exposés les populations››.
Construire les toilettes publiques d’abord
C’est bien évident. Le fait d’uriner sur la voie est un mal contre lequel il faut lutter. Mais est-ce directement avec des sanctions que le problème sera réglé ? Les autorités ont-elles essayé d’abord de sensibiliser la population sur la citoyenneté et le civisme ? Là réside un grand trou, un grand vide à combler. Yanick Zountchegbe, jeune béninois cherche à comprendre ce que l’on attend d’une population qui n’a pas forcément une meilleure alternative.
‹‹ Tout le monde n’a pas la capacité de garder l’urine pendant longtemps. Cela est même déconseillé par les médecins. Mais, dans un contexte où il y a à peine de toilettes, que faire quand on est pris par le besoin de se soulager››, s’interroge-t-il. La réflexion s’impose. Jean est un conducteur de taxi-moto, communément appelé Zemidjan. Selon lui, ‹‹ on ne peut pas faire autrement. Si en conduisant je sens que je veux uriner, dois-je retourner chez moi ? Ou bien je dois aller toquer à la porte d’un inconnu ? Tout le monde sait que ce n’est pas faisable. Nous avons juste besoin de toilettes un peu partout››, a-t-il fait remarquer. Pour garder propres nos rues, il faut donc sensibiliser la population à la propreté, construire les toilettes dans tous les coins de rues. Suite à cela, les sanctions pourront jaillir et êtres calmées par tous en cas d’incivisme.
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