Au Bénin, le gouvernement a envoyé au parlement, un projet de loi portant relecture du code de procédure pénale. L’exécutif veut que les mesures d’aménagement de peines, prennent en compte une catégorie d’infractions qui jusqu’ici était exclue. Les personnes qui ont été condamnées pour ces infractions, peuvent bénéficier de la part du chef de l’Etat, d’une « suspension de l’exécution de leur peine pour des raisons d’ordre social ou humanitaire » si cette loi était approuvée par le parlement. Selon les explications du porte-parole du gouvernement, il ne s’agit ni d’amnistie, ni d’une grâce présidentielle d’autant plus que les peines ne sont pas effacées.
» Un justiciable incarcéré qui purge une peine devenue définitive suite à sa condamnation par les cours et tribunaux peut solliciter du président de la République, le bénéfice d’une mesure de suspension de l’exécution de sa peine…La mesure sollicitée de l’Assemblée nationale pour être intégrée au code de procédure pénale,, n’efface pas l’infraction , ne met pas définitivement un terme à la peine, mais suspend l’exécution sur une durée maximum de cinq ans renouvelable une fois » a expliqué Léandre Houngbédji.
Joël Aïvo et de Reckya Madougou sont des justiciables béninois
Il ajoute que l’exécution de la peine reprend là où elle s’était arrêtée après que le justiciable a fini de jouir de cette mesure préalablement sollicitée. Quand les journalistes demandent à M Houngbédji si cette loi pourrait conduire à la libération de Joël Aïvo et de Reckya Madougou, il répond par l’affirmative. Pour lui, la loi est impersonnelle et à ce titre, tous les justiciables béninois peuvent en bénéficier, pourvu qu’ils en fassent la demande.« Il y a plusieurs milliers de nos concitoyens qui purgent des peines de prison. Au nombre de ceux-ci nos amis, Joël et Reckya dont vous parlez. En tant que citoyens béninois, justiciables béninois, aujourd’hui incarcérés pour les raisons que l’on sait, ils sont éligibles aux différentes mesures d’aménagement des peines… » a déclaré Wilfried Léandre Houngbédji.
« Si les conditions sont remplies«
Pour lui, si M Aïvo et Mme Madougou ont envie de solliciter un aménagement de peine, ils peuvent soumettre leur demande qui « va être appréciée et si les conditions sont remplies, ils peuvent bien bénéficier d’une suspension de leur peine, au même titre que d’autres citoyens béninois ». Quand on lui demande si ce n’est pas un mécanisme de Patrice Talon pour tenir en laisse ses opposants politiques, il bat en brèche. D’abord explique t-il la loi ne sera pas votée pour des opposants politiques. Ensuite, il est normal qu’un justiciable condamné pour des faits d’une certaine gravité, rassure la société dès sa sortie de par ses actes. En clair, il ne s’agit pas de tenir en laisse des opposants politiques selon Léandre Houngbédji.
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