La Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb) a dénoncé la remise en cause du droit de grève au Bénin. C’était à travers un meeting tenu le vendredi 11 Novembre 2022 à la Bourse du travail à Cotonou à la demande de Kassa Mampo, secrétaire général de la confédération. La séance a rassemblé enseignants, artisans, agents de santé, transporteurs, commerçants, syndicats et bien d’autres profils. Objectif, dénoncer le retrait du droit de grève et exprimer leur désaccord contre quelques lois promulguées par le gouvernement de Patrice Talon.
En effet, la loi sur la grève a connu une modification qui dispose de l’interdiction de ce droit aux travailleurs des secteurs portuaire, aéroportuaire et des hydrocarbures. Pour la Cstb, ceci est une restriction de trop qui constitue une violation des droits des travailleurs. Louis Dégbé est secrétaire général de la fédération des syndicats du ministère chargé des finances. Pour lui, les lois nouvellement votées sont là pour intimider les travailleurs. «Ce que nous réclamons, c’est que ces lois soient carrément rangées et que nous retrouvons la liberté d’aller et de venir. Au-delà du développement que nous constatons dans le pays il y a l’homme qu’il faut considérer à sa juste valeur » a-t-il dit.
Les femmes ont répondu également présentes à ce meeting de protestation. Françoise Sossou Holonou a représenté les femmes de la Cstb. Elle appelle la femme à joindre le mouvement pour l’atteinte des objectifs. « L’appel que notre confédération vient de nous livrer, aucune force ne sera de trop en l’occurrence les femmes et comme la femme est le sel qui doit être mis dans la sauce pour qu’on reconnaisse son goût, je m’en vais solliciter l’adhésion massive des femmes. Je voudrais lancer un appel solennel aux femmes qui trainent encore les pas de rejoindre les rangs », a-t-elle appelé.
Le secrétaire général de la Cstb, Kassa Mampo a rappelé qu’en 1984 la loi portant interdiction du droit de grève en France a été abolie. Il affirme que cette loi qui envoie en prison le travailleur qui réclame ses droits par une cessation de travail ne s’applique seulement qu’au Bénin. « Je ne l’ai jamais entendu dans un seul pays du monde. Au moins 187 pays viennent à Genève chaque année mais, nous n’avons jamais entendu qu’un pays a voté une loi pour dire que quelqu’un ira en prison s’il va en grève. C’est au Bénin seul qu’on trouve que les jeunes n’ont droit qu’à la prison », a-t-il déclaré. Avant de clôturer la séance, la Cstb a appelé les travailleurs à observer une minute de silence le mardi 15 novembre 2022 entre 13h et 14h en la mémoire de tous les morts.
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