La compagnie aérienne Air France vient d’être pointée du doigt par la justice française pour suspicion de discrimination vis-à-vis d’un employé de la compagnie. La Cour de cassation a livré son verdict ce jeudi 24 novembre et il est sans appel. Air France a posé un acte de discrimination en interdisant à l’un de ses stewards le port de tresses afro. L’employé en question a intégré la compagnie Air France en 1998 et il portait des tresses africaines depuis 2005. Il se verra par la suite refuser le droit d’embarquer, car sa coiffure n’était pas conforme avec le manuel qui régit les prestations du personnel naviguant commercial masculin.
Au vu de cette règlementation, le steward s’est résolu à porter une perruque pour continuer d’exercer son métier. L’employé s’est senti alors lésé, d’autant que les tresses étaient autorisées pour les hôtesses de l’air. En 2012, le steward décidera de saisir les prud’hommes pour discrimination. Il va s’ensuivre une longue période de procédure entre Air France et son employé. Après avoir refusé un reclassement comme personnel au sol, le steward sera licencié en 2018. Deux ans plus tôt, on lui a diagnostiqué une dépression qui est considérée comme une pathologie professionnelle. Le steward a alors saisi la justice pour ses demandes de dommages et intérêts, discrimination, harcèlement moral et déloyauté, rappel de salaire et de nullité de son licenciement.
L’ex-employé d’Air France n’avait pas eu gain de cause auprès des prud’hommes, la cour d’appel de Paris et c’est finalement la Cour de cassation qui lui donnera raison. Pour la Cour, il y a eu une différence de traitement flagrante entre le steward et ses collègues de sexe féminin. « La manière de se coiffer n’est ni une partie de l’uniforme ni son prolongement. Les exigences liées à l’exercice de la profession de steward ne justifient pas d’interdire une telle coiffure et, en l’autorisant pour les femmes mais pas pour les hommes, la compagnie aérienne a bien commis une différence de traitement » discriminatoire » ont affirmé les membres de la plus haute juridiction française.
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