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Législatives au Bénin: l’argent toujours maître du jeu

Dans sa sépulture aux encablures d’Adjati, Albert Tévoédjrè doit bien se retourner. Lui qui, le 28 février 1990, prononçant le rapport général de la conférence nationale des forces vives avait dit au nom de ses camarades délégués : «Vous avez dit et je le rappelle : l’argent ne peut plus être notre maître(…) L’argent devenu notre maître nous dicte toutes nos extravagances, toutes nos faiblesses, tous nos abus. A cause de l’argent qu’il nous faut à tout prix, nous nous mettons en danger de n’avoir plus de culture authentique, plus de liberté, plus de respect pour rien, plus de famille ».

Plus de trente trois ans après ce mémorable rapport, rien ne semble pas avoir changé. L’argent continue malheureusement d’être notre maître et continue, plus que des extravagances, d’être la seule raison de notre existence. Les dernières élections législatives nous ont permis une fois encore de se rendre compte à l’évidence de la faiblesse de tout notre système et de toute notre société. Pendant deux semaines, les hommes politiques ont ouvert et animé une grande foire de distribution de billets de banque.

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Les fameux projets de législature qui devraient servir de support pour les débats de persuasion n’ont été que de vils décoratifs brandis pour donner un caractère sérieux à des campagnes qui n’avaient rien de sérieux. Les témoignages des électeurs sont effarants à ce sujet. Ils racontent comment l’argent les poursuivait parfois jusqu’à leurs chambres. L’argent a remplacé les arguments de vote. Les différents partis se surveillaient et chacun faisait de son mieux pour augmenter, doubler au tripler la mise faite par son adversaire. Les réformes du système partisan intervenues au Bénin en 2019 n’ont pu … Lire la suite dans le journal PDF

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