Les principaux syndicats français ont appelé à de nouvelles manifestations et ont promis d’organiser une nouvelle grève nationale le 31 janvier. C’est ce qu’ont fait savoir jeudi les syndicats dans un communiqué commun. Ils ont déclaré que, malgré les appels des autorités à ne pas « bloquer » le pays, « c’est le gouvernement qui sera responsable » des éventuelles perturbations dans les transports et autres entreprises en France, car « neuf travailleurs sur dix rejettent cette réforme injuste« . Les syndicats ont appelé les travailleurs à ne pas attendre la fin du mois et à soutenir activement, sans attendre, l’opposition à la réforme par des grèves. « Notamment le 23 janvier, jour de la présentation de la loi au conseil des ministres », précise le document.
Ampleur nationale
Selon le ministère de l’Intérieur, plus d’un million de personnes sont descendues dans les rues des grandes villes françaises jeudi pour exprimer leur opposition aux projet du gouvernement sur la réforme des retraites. La marche parisienne a attiré 80.000 manifestants et a été accompagnée de heurts occasionnels avec la police, 38 personnes ont été interpellées. De grandes manifestations ont eu lieu à Toulouse (36.000 personnes), Marseille (26.000) et Nantes (25.000).
Pendant la journée, la circulation des trains interurbains a été gravement perturbée en raison de la grève des cheminots, le travail du métro de la capitale a été fortement limité. Selon les autorités, 28% des fonctionnaires ont fait grève le 19 janvier. C’est dans le système d’éducation que les opposants à la réforme ont été les plus nombreux: 42% des enseignants du primaire et plus de 34% des professeurs de l’enseignement secondaire ont fait grève. Pendant la journée, la production d’électricité a été réduite et les raffineries de pétrole ont été perturbées.
La réforme des retraites
Le projet proposé par le gouvernement prévoit une augmentation progressive de l’âge minimum de départ à la retraite de 62 à 64 ans d’ici 2030, ainsi qu’une augmentation à 1.200 euros de la pension complète minimale pour les personnes ayant travaillé au moins 43 ans au salaire minimum. De nombreux régimes de retraite spéciaux du pays seront supprimés, ce qui touchera en particulier les employés des secteurs du transport et de l’énergie.
Malgré les protestations, le Cabinet ne va pas changer sa position sur la réforme des retraites. Auparavant, le porte-parole du gouvernement français, Olivier Véran, avait déclaré, lors d’un point presse à l’issue du Conseil des ministres à l’Élysée, que le projet de loi était indispensable, appelant les Français à ne pas « bloquer le pays« . Il a noté que, selon les estimations du gouvernement, « environ 40% des retraités issus des groupes les plus vulnérables pourront bénéficier d’un niveau de vie plus élevé grâce aux dispositifs envisagés par les autorités ».
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