La Tunisie a été secouée par une vague de racisme visant les Subsahariens, avec plusieurs témoignages faisant état d’injures et d’agressions racistes. Cette situation a suscité l’inquiétude des associations représentant les communautés subsahariennes. En réponse à cette situation, le ministre des Affaires étrangères, Nabil Ammar, a rencontré les ambassadeurs de plusieurs pays africains pour tenter de rassurer la communauté internationale sur la situation et sauver l’image du pays. Le ministre a souligné l’importance de l’immigration régulière et affirmé la volonté de la Tunisie de continuer à encourager la circulation légale des personnes dans l’espace africain et dans le reste du monde.
Il a également souligné l’engagement des autorités tunisiennes à protéger les résidents étrangers de toutes nationalités et à lutter contre la migration irrégulière dans le cadre de la législation tunisienne et des traités internationaux et africains, sans stigmatisation.
Le dérapage inacceptable du président tunisien
Cependant, les propos du président de la République, Kaïs Saïed, qui a évoqué « un plan criminel préparé depuis le début de ce siècle pour métamorphoser la composition démographique de la Tunisie », ont alimenté une campagne haineuse à l’encontre des Subsahariens. La société civile tunisienne a vivement condamné ces déclarations qui renvoient aux théories complotistes adoptées par les mouvements d’extrême droite. Un Front antifasciste a été fondé en Tunisie et une manifestation a été organisée sous le slogan « A bas le fascisme, la Tunisie est une terre africaine ».
L’Union africaine a condamné les propos du président tunisien sur les migrants originaires d’Afrique subsaharienne et appelé ses États membres à « s’abstenir de tout discours haineux à caractère raciste, susceptible de nuire aux personnes ». Le ministre des Affaires étrangères a tenté de défendre les déclarations antimigrants du président, affirmant que la migration illégale pose des problèmes dans tous les pays et que le fait de reconnaître qu’il y a un problème n’est pas un discours haineux.
En outre, plusieurs associations tunisiennes de droits humains ont dénoncé l’interpellation de 300 migrants en une semaine. Le ministre des Affaires étrangères a tenté de rassurer la communauté africaine en Tunisie en affirmant que toutes les mesures sont prises pour assurer leur sécurité et leur dignité. Il a également invité les migrants légaux à informer les autorités tunisiennes de toute dérive ou menace à leur encontre et a appelé tous les migrants en situation irrégulière à se manifester auprès des autorités tunisiennes et de leurs ambassades ou consulats pour organiser leur retour dans le cadre de la protection de tous leurs droits.
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