Après la messe traditionnelle du palais de la Marina dans la matinée dumercredi 22 février dernier, Pascal Nyamulinda, le Rwandais est nommé pour succéder au Dr Cyrille Gougbédji à l’Agence nationale d’identification des personnes (Anip). Une décision qui a surpris l’opinion et dont chacun a donné son impression. Pour les uns, c’est une insulte à la compétence des Béninois. Ils sont allés jusqu’à faire une lecture de ce qui découlerait de cette décision comme conséquence à court, moyen et long terme. Quant à d’autres, c’est une décision qui mérite d’être acceptée car, seule la compétence devrait être louée dansd’autres pays. Et donc, il faut accepter apprendre des autres. Ils n’ont pas manqué de tirer la sonnette d’alarme des autorités béninoises afin que lavigilance soit de mise dans la gestion des structures gérées par les expatriés.
Alexandre Oussou Enafa: « Le Bénin est en train de perdre ses cadres »
En ma qualité de superviseur pour l’enrôlement au Ravip à l’origine, face ausuccès connu dans ce recensement et au moment de la phase finale et constateraujourd’hui qu’un expatrié est à la tête de cette institution, je peux déjà dire quele Bénin est en train de perdre ses cadres. Si vous prenez en compte lesprouesses réalisées par Cyrille Gougbédji à savoir la mise au point de la listeélectorale en bonne date, correction dans toutes ses formes, mise à disposition dela population des canaux de rapprochement, etc, l’Etat a intérêt à revoir sa copie.Si le chef de l’Etat était dans une logique de faire du Bénin, une patried’excellence, on ne pourrait plus assister à cette nomination de la honte.
Si c’était que le Dr Cyrille Gougbédji a failli, on aurait pu laisser quelqu’und’autre du Bénin au laboratoire afin de bénéficier de ses compétences dans lachose concernant l’état civil au Bénin.Aussi, Pascal Nyamulinda, faut-il le dire, il ne viendra pas seul. Mais, avec touteune équipe. Et quand il va s’installer, d’autres compatriotes seront remerciés. Legouvernement a peut-être ses raisons dans cette affaire de nomination. Lescontours de cette nomination sont énormes. Le taux de chômage va connaitre unessor et bien d’autres maux vont s’installer.
Noukpo Ahouandjinou Stanislas: « C’est de l’insulte pour l’intelligence béninoise »
« L’homme n’étant pas parfait, si évidemment on reproche certaines choses à M.Cyrille Gougbédji, ce n’est pas de l’extérieur qu’on peut trouver quelqu’un quiva redresser les failles de cette institution. Les expatriés ne nous ont jamais aidésen rien. Les preuves sont là. Lorsqu’on avait confié le Port Autonome deCotonou à un expatrié, il a fui. De même, la Sbee, qu’avons-nous eu de sonancien directeur Jacques Paradis ? Si les résultats étaient bons, pourquoi on aencore décidé de changer ce dernier ? J’ai l’impression que c’est de l’insultepour l’intelligence béninoise. Alors ce que moi je voudrais dire à ce niveau,c’est que Pascal Nyamulinda, s’il doit venir, c’est avec une équipe qu’il maitrisequ’il va évoluer. Du coup, ce ne sera pas seulement Dr Cyrille qui va partir,mais d’autres personnes partiront de cette institution. Il va donc s’installer et ily aura une perte d’emplois. S’il faut aller du côté des conséquences, c’est undossier très lourd.A l’endroit du président de la République, il faut qu’il sache qu’il y a beaucoupde jeunes diplômés qui ont les compétences requises dans les domaines du genrequ’on laisse de côté pour aller opter pour autre personne. Il faut que cela cesse.Honnêtement je ne suis pas content. Ça n’honore pas la nation béninoise ».
Aurel Odjoussou: C’est ce que devrait être l’intégration africaine
« Le Bénin est toujours dans la recherche du mieux et de l’excellence. Quand onfait appel aux spécialistes français pour mieux outiller notre armée, pourquoi on ne crie pas quand il faut recruter des étrangers pour défendre le drapeaunational ? Moi, je ne suis pas contre la nomination des étrangers qui ont fait leurpreuve à des postes de direction. Mais je veux juste savoir si les dispositions ontété prises pour les sanctionner lorsqu’ils vont détourner ou commettre deserreurs graves. Le cas de l’ex DG Sbee est resté sans suite jusqu’à présent. Mais,je crois que cela ne doit pas causer de problème car des Béninois sont aussinommés à des postes de responsabilité ailleurs. Et c’est d’ailleurs ce que devraitêtre l’intégration africaine ».
Romaric Soton: Nous n’allons toujours pas applaudir que seules nos compétences soient mises en valeur à l’extérieur et ne pas accepter d’autres
« Si tant est que plusieurs Béninois vont faire valoir leurs compétences àl’extérieur, et que pour tout développement, il faut nécessairement un transfertde compétence, nous devons savoir que le changement à la tête de l’Anip n’estpas pour léser qui que ce soit. Le chef de l’Etat avec son expérience ne peut pasdu jour au lendemain faire venir quelqu’un qui n’a pas d’expérience. Encore quele Docteur Gougbédji pendant longtemps était décrié et des plaintes venaientrégulièrement sur le site de la présidence. Le chef de l’Etat a jugé bon pourl’efficacité du travail, amener une compétence extérieure pour que nouspuissions apprendre de ce dernier et vice-versa. Nous n’allons toujours pasapplaudir que seules nos compétences soient mises en valeur à l’extérieur et nepas accepter d’autres. Nous devons voir le côté positif des choses. Je voudraisque nous soyons toujours positifs et faire confiance à ce gouvernement quijusque-là, fait mieux que tous les gouvernements que nous avions connus par lepassé ».
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