Le président français Emmanuel Macron compte décliner ce jour lundi 27 février, sa stratégie pour l’Afrique dans un discours au Palais de l’Elysée, à quelques jours d’une nouvelle tournée africaine. Que dira-t-il pour séduire l’Afrique en ce moment où dans plusieurs capitales du continent, le sentiment anti-politique française s’est exacerbé ? L’histoire de la France et de l’Afrique est compliquée et étroitement liée. La France a été l’un des principaux acteurs de la colonisation du continent africain et ses relations avec celui-ci, ont été profondément marquées par cette période. Pour preuve, le Français est la langue officielle aujourd’hui, dans de nombreux pays africains.
Arrivé au pouvoir en 2017, Emmanuel Macron, comme ses prédécesseurs, a défini sa politique africaine et s’est entouré de cadres pour mettre en œuvre sa stratégie. Il a matérialisé son action en créant le Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA), qui s’appuie sur des intellectuels africains de la diaspora. Toutefois, les relations entre la France et certains pays d’Afrique ne sont plus aussi étroites qu’auparavant. Cela a commencé par des manifestations contre la monnaie utilisée par les pays colonisés par la France. En effet, dans plusieurs capitales africaines, des mouvements anti-FCFA ont vu le jour et se sont très rapidement propagés dans la plupart des pays où la monnaie héritée de la colonisation française est utilisée. Ces jeunes leaders africains ne comprennent pas le système mis en place autour de cette monnaie et trouvent absurde son fonctionnement actuel.
Les opérations militaires françaises critiquées
Sur un tout autre plan, la France s’est impliquée depuis plusieurs années, dans la lutte contre le terrorisme qui frappe la région du Sahel après le chaos enregistré en Libye. Plusieurs opérations ont vu le jour et de nombreux soldats français ont été déployés dans les pays de cette région pour prêter mains fortes aux forces sous-régionales et locales dans leur lutte contre ce fléau qui n’épargne personne. Cependant, depuis quelques mois, dans plusieurs capitales, des appels au départ des soldats français se sont fait entendre, poussant la France à se retirer. Il s’agit notamment des forces Barhane et Takuba au Mali et Sabre au Burkina Faso. Ces pays accusent la France de soutenir les terroristes qui endeuillent de nombreuses familles. D’où, un fort ressentiment contre la présence française en Afrique. De plus, des puissances internationales ont commencé à étendre leurs tentacules en Afrique, dont la Russie et la Chine.
De nouveaux acteurs
La Russie a tissé de nouveaux liens avec de nombreux pays francophone d’Afrique. Et cela coïncide avec l’augmentation des appels au départ des forces françaises. Des forces russes sont souvent aperçues par la suite dans ces capitales, après le départ des forces françaises. On note déjà la présence du groupe Wagner en Centrafrique et au Mali. Leur présence également annoncée au Burkina. La Chine n’est pas du reste. Elles tissent de nombreuses relations commerciales avec de nombreux pays africains n’hésitant pas à faire de lourds investissements dans des infrastructures routières et énergétiques. Face à tout cela, on comprend que le président Macron veuille revoir sa stratégie pour séduire l’Afrique, qui semble s’éloigner de plus en plus de la puissance colonisatrice.
Selon le communiqué de l’Élysée, Emmanuel Macron va préciser sa « vision du partenariat avec les pays africains ». Il présentera également « le cap qu’il s’est donné » pour son second mandat, dans un contexte où les liens qu’entretient la France avec l’Afrique sont fortement critiqués ces dernières années par des intellectuels et certains jeunes du continent. Macron compte envoyer un message fort à l’Afrique avant d’entamer une tournée africaine qui le conduira au Gabon, en Angola, au Congo et en République démocratique du Congo (RDC). Pour rappel, l’année dernière, Macron avait fait une tournée en Afrique subsaharienne et avait visité le Cameroun, le Bénin et la Guinée-Bissau. Son discours est très attendu notamment sur l’avenir du franc CFA, La question de la mise en place de la monnaie commune que tout le monde attend avec impatience est un sujet sur lequel les jeunes attendent le président Macron. L’abandon du soutien de la France aux pays qui ne respectent pas rigoureusement les droits de l’Homme est un autre sujet sur lequel ces jeunes attendent le président Macron de même que celui du démantèlement de ses bases en Afrique.
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