Reçu le 28 janvier 2023 sur l’émission « Libre avec un livre » de la chaîne de la télévision Canal3 Bénin, l’ancien fonctionnaire du ministère des travaux publics Atchou Henri Doutétien qui, après plus de 30 ans de carrière aussi bien au plan national qu’international, a décidé de parler dans son premier livre de ses souvenirs d’ enfance avec les lecteurs béninois. Donnant les raisons qui l’ont motivé à écrire cet essai autobiographique, il a fait savoir d’abord que ce n’est pas l’ennui de la retraite qui l’a poussé à devenir un écrivain mais, il s’est engagé dans cette entreprise pour pouvoir laisser à ses enfants, ses petits-enfants «disons à toutes les générations qui viennent et qui viennent après » lui, « qu’on peut sortir des marécages, partir d’un marécage à 40 km de Cotonou pour en arriver là où » il est aujourd’hui. « Tout ceux de ma génération ont eu pratiquement ce parcours », a-t-il indiqué.
Rappelant des souvenirs qui l’ont marqué dans son enfance, l’ancien cadre du ministère des Travaux publics a déclaré : « vous partez d’un village, vous allez à l’école avec un pagne noué au cou et vous faites l’école primaire cahin-caha ». Ce qui l’a encore marqué, « c’est quand vous passez le concours d’entrée en 6ème, un système était mis en place pour récupérer et tendre la main à ceux qui ont la volonté de devenir quelque chose ». Il se souvient comme si c’était hier, qu’il a porté sa première paire de chaussures à Porto-Novo en 1963 quand il est arrivé au lycée. Jusqu’à 13 ans, raconte-t-il, il n’a jamais porté de paire de chaussures jusqu’à aller à Parakou et qu’il y allait pieds nus.
Il a porté les chaussures pour la première fois lorsqu’il est arrivé au lycée Béhanzin. Pour Henri Doutétien, c’était si merveilleux d’être au lycée. Il a déclaré que tous ceux qui étaient là, avaient la conscience que c’est leur travail, leur effort. Il a même révélé que c’est au lycée qu’ils ont appris à manger avec une fourchette. Selon lui, c’était une chose terrible puisqu’ils n’ont jamais eu droit à cela car, seuls les enfants des enseignants ou des infirmiers qui sont parmi eux en ont droit. 90% d’eux sont de vrais villageois. Aussi, il a affirmé que le souci de ces enfants venus de la campagne, était de ne pas redoubler les classes. C’est pour cela qu’ils travaillaient dans toutes les matières telles que les mathématiques et le sport. Pour lui, c’était une période formidable.
Des précisions sur le titre du livre
Le titre du livre s’appelant « De la taupe au Taupin », il a expliqué que la « taupe » c’est le rat palmiste de chez nous et le nom qu’il porte « Atchou » est le prénom du premier enfant de vodoussi. « De ce Taupin, il a évolué au lycée Gbéhanzin. Il a eu une bourse pour aller en France dans une école qu’on appelle « les classes préparatoires ». Les élèves qui fréquentent cette école sont appelés les Taupins. Selon lui, tout est lié parce qu’il a quitté de la Taupe amphibie de Gbodjè pour devenir Taupin. Il a fait signifier que son destin reliait sa sortie des marécages au Bénin pour la France où il est devenu quelqu’un puisqu’il est revenu avec la science. Ce qui les stimulait dans le travail quand ils étaient au lycée, c’est la distribution des prix.
Comparaison entre le système d’hier et d’aujourd’hui
Ce qui est fondamental et presque universel sauf peut-être dans quelques pays, selon Henri Doutétien, l’école n’est plus aujourd’hui un ascenseur social. Il a expliqué que « ce n’est pas parce que vous avez fait des études, vous avez réussi que vous allez être dans la société quelqu’un qui est en vue. Les raisons fondamentales de cet état de chose c’est qu’il y a des voix discordantes, des voix bizarres aujourd’hui dans notre société ».
C’est pour cela, dit-il, que « l’école n’est plus aussi attractive » aujourd’hui qu’à leur temps. Comme autres raisons, il a cité également la pauvreté et le manque des moyens des parents. L’ancien cadre du ministère des Travaux publics reconnait quand même que les parents ont la conviction qu’ils doivent fournir des efforts pour que leurs enfants arrivent à devenir des cadres et surtout dépasser leurs aînés. Il a ajouté que l’effort doit venir du bas et rencontrer un soutien pour s’extérioriser. Il a invité l’être humain à ne pas penser de mauvaises choses sur lui-même.
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