La Caisse nationale de sécurité sociale vient de lancer un ultimatum aux employeurs de salariés domestiques de les déclarer avant le 23 décembre de cette année. S’agit-il d’une opération pour réparer une injustice sociale ou pour renflouer les caisses d’une société en difficultés financières ? Tous les employeurs de domestiques salariés (jardinier, nounou, cuisinier, chauffeur, gardien), doivent déclarer leur personnel au régime général de la sécurité sociale. Telle est en substance le communiqué émanant de la direction générale de la Caisse nationale de sécurité sociale (Cnss) en date du 23 mars dernier. L’obligation leur est faite de se conformer à cette décision avant le début de l’année prochaine, sous peine de sanctions.
La CNSS n’est nullement en difficulté. Loin de là. Les réserves financières de la CNSS servent aujourd’hui à financer plusieurs actions du gouvernement. de plus, le gouvernement souhaite renforcer la sécurité sociale des employés de maison qui sont l’une des couches sociales les plus défavorisées dans notre société et par là aider la CNSS à faire un meilleur recouvrement des cotisations sociales.
Que l’on aille pas toujours voir du négatif dans chaque acte posé ou dans chaque mesure prise. Tel a été toujours ma position vis-à-vis de ce régime. Ce n’est qu’une justice, lorsque maintenant il soit exigé que l’on paye des cotisations de retraite voire de pension pour les employés de maison (domestiques, bonnes, jardiniers, chauffeurs et autres serviteurs « taillables, corvéables et révocables à tout instant »). Ce n’est pas le plus grand nombre des béninois qui peut se permettre des services de ces employés-là. C’est une fine minorité parmi nous, mais qui sont les mieux nantis de la République. Ils gagnent eux des salaires enviées et enviables, ils sont à cinq millions, à dix millions voire à 18 millions de nos sous par mois, mais ne payent que des salaires de misère à leurs employés domestiques, sans cotisation de retraites et primes d’assurance maladie. Cela ne doit pas continuer comme cela.