Dénonciation des conditions d’incarcération au Bénin : Silence inquiétant du gouvernement

Les conditions d’incarcération de certains prisonniers béninois deviennent de plus en plus préoccupantes. Les détenus eux-mêmes, leurs conseils ainsi que la Société civile s’en émeuvent et les dénoncent ouvertement. Sans que les pouvoirs publics réagissent. C’est d’abord les conseils de l’ex-ministre du président Boni Yayi, Réckya Madougou, condamnée à 20 ans de réclusion criminelle et à une amende de 50 millions de francs CFA pour « financement du terrorisme» qui ont lancé le premier cri d’alarme, suite à une visite avortée des députés de l’opposition « Les Démocrates ».

En effet, dans l’après-midi du mercredi 08 février dernier, ces députés ont été empêchés de rencontrer leur militante et candidate recalée de l’élection présidentielle de 2021 au motif que toute visite à cette ancienne ministre est subordonnée à une permission spéciale délivrée par le Procureur spécial de la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme(Criet). Quelques jours plus tard, ce fut l’autre recalé de l’élection présidentielle d’avril 2021, de crier son désespoir dans une longue correspondance en date du 08 mars dernier, adressée au Garde des Sceaux Séverin Quenum.

Agacé par ces conditions de détention, le professeur Joël Aïvo incarcéré à la prison civile de Cotonou pour « atteinte à la sureté de l’Etat » écrit dans sa lettre : « bientôt deux ans que vous m’imposez de recevoir mon épouse et mes deux enfants, debout, attachés à une barrière métallique de la prison ». Et celui-ci de terminer sa missive en l’appelant « à faire son travail ». Comme si cela ne suffisait, l’ancienne ministre Réckya Madougou revient elle-même sur ses propres misères. Sur sa page Facebook, elle se plaint du non-respect en tant que prisonnière, de ses droits, lorsque son avocat Renaud Agbodjo a été interdit de lui rendre visite le mercredi 22 mars 2023. « Faites nous subir toutes les tortures que vous désirez », a-t-elle écrit.

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