Le Président Patrice Talon a rencontré le mardi 11 avril 2023 à la présidence de la République les acteurs des filières soja et anacarde. A l’issue de cette rencontre, le prix du kilogramme de soja conventionnel passe désormais de 175 FCFA à 270 Fcfa et celui du soja bio sera vendu désormais à 320 Fcfa le kilogramme. Joint par Radio Fraternité FM de Parakou pour se prononcer sur la séance de travail entre le Chef de l’Etat et les producteurs des filières soja et anacarde, le député du parti Les Démocrates, Habibou Woroucoubou a laissé entendre que « c’est regrettable pour un pays qu’on choisisse de faire toujours semblant ».
L’élu du peuple de la 8ème circonscription électorale pense que si le président a rencontré les vrais producteurs, il « est passé à côté » du problème de ces derniers. Car selon lui, il ne s’est pas prononcé sur les réels problèmes qui se posent concernant la question du soja. Le député du parti Les Démocrates conclut que: « le président a laissé le serpent et il est en train de taper dans le feuillage », toute chose qu’il qualifie d’ « insulte à l’intelligence des Béninois ».
Selon lui, cela est regrettable car il se pose la question de savoir si c’est toujours le président qui fixe le prix de cette spéculation. La réponse, selon l’honorable Habibou Woroucoubou, est non. Pour lui , ce n’est pas le président qui fixe , c’est la loi, c’est les textes qui fixent le prix de cette spéculation. « Nous sommes dans une économie de type libéral. Les prix sont fixés selon la loi de l’offre et de la demande » a-t-il lâché. Il a indiqué qu’actuellement par rapport à cette spéculation, il n’y a pas un texte particulier qui fixe le prix de ce produit. Il croit donc qu’aujourd’hui le problème qui se pose ce n’est pas le problème du prix du soja. Le parlementaire du parti La Flamme a précisé que le problème se trouve à deux niveaux à savoir : La redevance qui est fixée à 140 fcfa sur le kilo de soja et l’interdiction de faire passer ce produit par les frontières. C’est pourquoi, il a déclaré que c’est ces deux problèmes auxquels le chef de l’Etat devrait faire face si tant est-il qu’il est à l’écoute des producteurs.
Le député Habibou Woroucoubou s’interroge aussi sur la forte implication du président de la République dans la gestion de cette affaire. Pour lui, le problème qui se pose aujourd’hui est un problème technique qui devrait être réglé au ministère du commerce. Il ne voit donc pas pourquoi le président veut tout régenter dans le pays. Il a fait remarquer que les deux mesures prises par l’Etat béninois à savoir la fixation de la redevance à 140fcfa/kilo et la restriction de la sortie des produits au niveau des frontières « ont conduit à faire baisser de façon artificielle le prix du soja » et que « le Bénin s’est retrouvé dans une autarcie fermée par rapport à l’extérieur » . C’est donc selon le député de la 8ème circonscription qui « justifie que le prix du kilo est à 600 FCFA au Togo, 700 fcfa au Nigeria » et que « le Bénin se retrouve avec un prix de 175 fcfa parce qu’on est resté fermer ».
Il a par ailleurs certifié que les unités de production installées au Bénin ne peuvent pas transformer au-delà de 20% de la production totale et qu’« à partir de cet instant, les 80% qu’est -ce qu’on en a fait ? ». Il est alors important, pour lui, « que nos dirigeants ne se jouent pas sur l’intelligence des Béninois » et que « ce n’est pas avec les producteurs qu’il faut jouer à ce jeu ». Il a invité à cet effet, le président Patrice Talon a rencontré les vrais acteurs et a posé les réels problèmes.
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