La bataille politico-juridique entre l’ancien ministre Hervé Hèhomey et son suppléant Janvier Yahouédéhou pour l’occupation d’un siège à l’Assemblée nationale, vient mettre en relief, une fois de plus et si besoin en était encore, les limites des réformes politiques engagées depuis l’arrivée du président de la République Patrice Talon au pouvoir en 2016. On ne cessera jamais de critiquer et dénoncer les réformes politiques votées nuitamment et en catimini par la 8ème législature monocolore, acquise au régime de la Rupture du président Patrice Talon. A n’en point douter, elles sont discutables.
Pendant ces dernières années, les innovations qu’elles sont censées apporter pour l’enracinement de la démocratie dans notre pays considéré jadis comme un modèle en Afrique, ont plutôt eu des conséquences fâcheuses. Le dossier Hervé Hèhomey contre son suppléant Janvier Yahouédéhou à propos de celui qui occupera le siège réservé à leur parti Bloc Républicain (BR) à la 9ème législature est une parfaite illustration des problèmes que posent ces lois. Certes, la Cour constitutionnelle a tranché en faveur de l’ex-ministre Hèhomey évincé du gouvernement pour reprendre ce siège au Parlement. Et l’honorable Yahouédéhou quant à lui, a fait, contre mauvaise fortune, bon cœur, en souhaitant « un bon séjour » à son successeur.
Ce n’est pas un communiqué de presse qui servira à cacher toute son amertume face à cette nouvelle donne qui le dépouille du jour au lendemain, des attributs, avantages et privilèges dont il a bénéficié pendant de longues années. Mais, cette situation qui a opposé deux responsables du même parti pour un même poste, dénote de l’incongruité de ces lois votées par les mêmes députés. Elle renforce les idées de certains observateurs qui ont jugé qu’elles sont inadéquates et inadaptées aux réalités de notre pays. Faudrait-il encore les rappeler ? Il y a d’abord la loi N° 2018 portant Code électoral en République du Bénin. Le 03 septembre 2018, les Béninois se sont réveillés ce beau matin pour se rendre compte qu’au cours de la nuit, les députés de la 8ème législature ont voté à l’unanimité, cette loi avec des innovations, comme l’obligation pour chaque liste de parti, d’avoir au minimum 10% de suffrage des électeurs pour prétendre avoir des sièges à l’Assemblée nationale.
La suite de cet article est réservé aux abonnés: Connectez-vous si vous avez déjà un abonnement ou abonnez-vous ici
