Le président de la République Patrice Talon a nommé le mardi 06 juin 2023 le nouveau ministre des affaires étrangères Olushegun Bakari en remplacement de Aurélien Agbénonci. Reçu ce samedi 10 juin 2023 dans l’émission « Info Hebdo » de la chaine de la télévision en ligne ESAE TV en compagnie des journalistes Arimi Choubadé et Distel Amoussou, le Père Eric Aguénounon a donné son avis sur la nomination du nouveau patron de la diplomatie par le Chef de l’Etat.
Le spécialiste des questions internationales croit que depuis l’ère de la Rupture, la diplomatie béninoise a voulu changer de cap et prendre celui d’une diplomatie de coopération et d’investissements. Malheureusement « cela a échoué parce que la vision portée par le Chef de l’Etat n’a pas été assez conseillée » et accompagnée, a constaté le Père Aguènounon. Il se demande « si les cadres béninois ont peur du Chef de l’Etat ». Mais il pense que la vision que le président Patrice Talon portait est une bonne vision. Le philosophe politique a souligné donc que « pour accompagner cette vision, il ne fallait pas réduire la carte diplomatique du Bénin » et « aller à un resserrement ». Car, toute cette carte diplomatique a été simplifiée.
Selon lui, il fallait plutôt densifier la représentation du Bénin à l’extérieur, pour capter les financements et les investissements, puis travailler dans le prolongement du Bénin révélé qu’on veut. Il a expliqué que si le pays a des projets sur les plans touristique, économique, de la recherche, voire de l’agriculture, il faudrait que ce travail interne soit exposé au plan international. Et c’est pour cela que « cela nécessite des représentations ». « Il ne s’agit pas comme on le fait dans la sphère des affaires où un homme d’affaires circule de pays en pays avec une valisette et discute ». Pour lui, la diplomatie, c’est toute une administration. L’analyste politique a laissé entendre qu’« on peut réduire le nombre de personnes dans une représentation diplomatique ». Aussi, le Père Eric Aguénounon se désole que la vision du Chef de l’Etat a été mal accompagnée et il regrette que les cadres béninois ne puissent pas aider le Premier magistrat du pays. Pour lui, on est technique pour aider. Il en conclut donc que la première phase a échoué.
Volet coopération
Au sujet du volet de la « Coopération » que le Chef de l’Etat actuel a enlevé du ministère des Affaires étrangères, le philosophe-politique a précisé que le service de la Coopération est très important. Il a donné l’exemple de l’ancien ministre Jean-Marie Ehouzou qui a été directeur de la coopération pendant longtemps sous Mathieu Kérékou. Lorsque « Le Chef de l’Etat l’enlève et l’envoie au niveau du ministère de l’Economie et des Finances », il s’est dit que c’est la deuxième phase qu’il a enclenché, la deuxième phase diplomatique. Mais cette deuxième phase diplomatique est enclenchée, dit-il, « avec cette transition vers le ministère de l’Economie et des Finances ». Et dans la foulée, le président de la République change de ministre des Affaires étrangères mais, il ne nomme pas un diplomate de carrière.
Il prend un banquier, un homme spécialiste des Finances, de l’investissement mais cet homme-là n’a plus ce département en main. Il se demande donc si le domaine de la « Coopération » va être retourné au ministre Olushegun Bakari ou bien il va travailler avec le ministre de l’Economie et des finances. Alors que selon lui « il faut créer une cohésion entre la Coopération et la nouvelle carte diplomatique qu’on veut mettre en place ». C’est pourquoi, il se dit si cette deuxième phase a bien commencé. « On a envoyé la coopération de l’autre côté (ministère de l’Economie et des finances) mais, voilà le profil qu’on a maintenant comme ministre des Affaires étrangères. C’est ce profil-là qui correspond plus à la coopération. Mais on avait enlevé la coopération entre- temps » a- t-il lâché.
Laisser un commentaire