L'Arabie Saoudite a décidé de réduire unilatéralement sa production pétrolière. Cette action fait suite à deux tentatives infructueuses de l'Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole (OPEP+) de stimuler le prix du pétrole brut par des réductions de production. En diminuant son apport de pétrole à l'économie mondiale, l'Arabie Saoudite vise à encourager une hausse des prix, nécessaires pour financer ses projets monumentaux. La décision de réduire la production d'un million de barils par jour a été annoncée après une réunion au siège de l'OPEP à Vienne.
Les autres membres de l'OPEP+ ont accepté de prolonger les réductions de production précédentes jusqu'à la fin de 2024. Cette décision souligne une incertitude face à la demande future de carburant, une situation aggravée par une faiblesse économique aux États-Unis et en Europe, et un rebond moins spectaculaire que prévu en Chine à la suite des restrictions liées à la COVID-19.
Les tentatives précédentes de soutenir les prix du pétrole n'ont pas porté leurs fruits sur le long terme. Alors que la référence internationale, le Brent, a atteint un sommet de 87 dollars le baril, elle a rapidement perdu ses gains, se maintenant en dessous de la barre des 75 dollars ces derniers jours. Ces prix bas ont été une aubaine pour les consommateurs, notamment aux États-Unis, où les prix à la pompe ont chuté, et en Europe, où l'inflation a été réduite.
Cependant, ces prix inférieurs ne sont pas sans conséquences. Pour l'Arabie Saoudite, ils menacent les revenus pétroliers nécessaires pour financer ses ambitieux projets de développement, notamment la construction de la ville futuriste de 500 milliards de dollars, Neom. Le ministre saoudien de l'Énergie, Abdulaziz bin Salman, a lancé un avertissement sévère aux spéculateurs pariant sur la baisse des prix du pétrole. La nouvelle réduction de production pourrait donc non seulement affecter les prix du pétrole, mais aussi influencer l'économie mondiale à une époque où la croissance est déjà lente.