Le Sud de l’Amérique, berceau de diverses économies florissantes, est en train de prendre un tournant inattendu en matière de choix monétaire. Après le Brésil et l’Argentine, c’est désormais la Bolivie qui s’écarte du dollar américain pour embrasser le yuan chinois. Cette décision stratégique a été annoncée par le ministre de l’Économie, Marcelo Montenegro, qui explique que la Bolivie suit ainsi la tendance de l’économie mondiale. De nos jours, il est indéniable que la Chine est devenue un géant économique influent, devenant le premier exportateur mondial.
Cette position lui offre un avantage certain dans la négociation des devises pour ses transactions commerciales. En effet, dans le cadre d’un modèle de commerce international visant à promouvoir l’utilisation du yuan, il est logique pour un grand exportateur de privilégier sa propre devise plutôt que de se lier exclusivement au dollar américain. Concrétisant cette orientation économique, la Banque publique Banco Union, pilier financier de la Bolivie, a mis en place une plateforme permettant aux importateurs et exportateurs de mener des transactions en yuan chinois et en roubles russes.
Depuis le début de l’année, ces échanges ont déjà atteint une valeur de 278 millions de yuans chinois, soit environ 38,7 millions de dollars, représentant 10 % du commerce extérieur bolivien. Cette tendance montre clairement que le culte du dollar perd progressivement des fidèles dans la région. Au-delà du simple choix monétaire, ce virage économique s’inscrit également dans un contexte d’investissements chinois et russes croissants dans le lithium bolivien, une ressource précieuse et essentielle pour la fabrication des batteries des véhicules électriques. En effet, la Bolivie détient d’importantes réserves inexploitées de lithium, attirant ainsi l’attention des deux géants orientaux, Moscou et Pékin.
Cette même logique se retrouve dans certains pays africains, tels que l’Algérie ou le Zimbabwe, où la Chine et la Russie investissent également dans le lithium. Cette orientation de la Bolivie vers le yuan chinois et le rouble russe ne fait qu’illustrer la complexité et la fluidité du système monétaire mondial. Le dollar américain, autrefois incontesté, fait désormais face à une concurrence grandissante et à une remise en question de son hégémonie. La Bolivie, en prenant part à cette transition, s’inscrit dans une dynamique économique globale où les équilibres se redessinent en fonction des intérêts et des opportunités offertes par les acteurs économiques majeurs.
Il convient tout de même de préciser que c’est sans doute la place grandissante de la Chine sur la scène internationale, notamment en tant que premier exportateur mondial, incite de plus en plus de pays à s’orienter vers la devise chinoise pour leurs échanges commerciaux, et la Bolivie ne fait que suivre cette tendance. Ce choix stratégique ouvre ainsi de nouvelles perspectives économiques pour le pays andin et témoigne des bouleversements en cours dans le paysage monétaire mondial.
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