William Burns, le directeur américain de la CIA, a clairement indiqué lors d’une conférence à la fondation britannique Ditchley que l’agence d’espionnage américaine n’hésitera pas à recruter des espions parmi les russes qui s’opposent à Vladimir Poutine en Russie. Selon lui, la désaffection croissante de certains Russes face à la guerre menée par leur président en Ukraine constitue une opportunité que la CIA ne peut ignorer. Cette déclaration intervient dans un contexte de tensions internes en Russie, amplifiées par la mutinerie du chef de la milice Wagner, Evguéni Prigojine.
La rébellion de Prigojine, qui a insulté pendant des mois des officiers de l’armée russe sans susciter de réaction de la part de Poutine, a été qualifiée par Burns de « défi armé à l’État russe ». Selon lui, c’est un exemple clair de l’impact corrosif de la guerre menée par Poutine en Ukraine sur sa propre société et son régime. « L’impact de ces mots et de ces actions se fera sentir pendant un certain temps« , a déclaré Burns, soulignant les répercussions durables de cette rébellion sur la stabilité du pays.
Cependant, la position officielle de la Russie reste stoïque. Le président Poutine a remercié l’armée et les forces de sécurité pour avoir empêché une possible guerre civile. Il a fait référence à la Révolution russe de 1917, suggérant que le pays a connu et surmonté des troubles bien plus importants dans le passé. Depuis la fin de la mutinerie, le Kremlin a cherché à rétablir la tranquillité, Poutine se concentrant désormais sur le développement économique et le tourisme.
Pourtant, l’évaluation de William Burns sur la situation russe diffère. Ancien ambassadeur des États-Unis en Russie (2005-2008) et directeur de la CIA depuis 2021, il anticipe une éventuelle recrudescence de l’opposition à Poutine et se prépare à tirer profit de cette situation en recrutant des espions.
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