Russie: le Brésil prend le risque d’énerver les USA

Sergey Vladimirovitch Cherkasov, 36 ans. (DR)

Les relations internationales peuvent être complexes, surtout lorsqu’il s’agit de dossiers d’espionnage. Récemment, les autorités brésiliennes ont rejeté une demande américaine d’extradition d’un individu accusé d’être un espion russe. Cette affaire a suscité l’attention des médias et a mis en lumière les tensions géopolitiques entre les États-Unis et la Russie. L’individu en question est Sergueï Vladimirovitch Cherkasov, qui aurait pénétré illégalement aux États-Unis sous une fausse identité dans le but présumé d’espionner les Américains avant l’invasion de l’Ukraine par la Russie.

Selon les procureurs américains, il aurait utilisé le pseudonyme de Victor Muller Ferreira après avoir établi une fausse identité au Brésil. Toutefois, le ministère brésilien de la Justice et de la Sécurité publique a annoncé dans un communiqué que la Cour suprême fédérale du Brésil avait approuvé, le 17 mars, une demande d’extradition de Cherkasov vers la Russie. Les autorités russes l’accusent de trafic de drogue, selon l’agence de presse russe TASS. Il est intéressant de noter que la demande d’extradition de la Russie a été soumise avant celle des États-Unis.

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Les USA ne vont certainement pas digéré le revers sur cette affaire qui aurait pu être un autre moyen de pression sur les autorités de Moscou pour des échanges. Selon nos recoupements d’informations, Cherkasov avait quitté les États-Unis en 2018 et était retourné au Brésil. Cependant, les autorités brésiliennes l’ont arrêté en 2022 pour vol d’identité et fraude. En juillet de la même année, un tribunal brésilien l’a condamné à 15 ans de prison pour fraude. Cette peine a été réduite à cinq ans et deux mois en appel, selon les rapports de TASS.

La situation se complique davantage lorsque l’on apprend que Cherkasov ne pourra être extradé vers la Russie qu’après avoir purgé sa peine de prison au Brésil pour sa condamnation pour faux. Cela signifie que les autorités brésiliennes auront la mainmise sur son sort pendant un certain temps avant qu’une extradition vers la Russie ne puisse être envisagée. Une autre facette intéressante de cette affaire est la position des États-Unis dans cette affaire.

En effet, selon CNN, l’administration Biden aurait cherché des ressortissants russes de grande valeur afin de les utiliser comme levier pour obtenir la libération de deux Américains détenus en Russie, Evan Gershkovich et Paul Whelan, que la Maison Blanche considère comme étant détenus à tort. Cette affaire met en évidence les défis auxquels sont confrontées les nations lorsqu’il s’agit de coopération en matière de justice pénale et d’extradition dans un contexte de relations internationales complexes.

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