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Sénégal: quand Macky Sall coupe l’herbe sous le pied de Sonko en se retirant de la présidentielle

Ousmane Sonko - photo : DR

Le paysage politique sénégalais a subi un tournant majeur avec l’annonce faite ce 3 juillet 2023 par le président Macky Sall de sa non-candidature à l’élection présidentielle prévue le 25 février 2024. Une décision mûrement réfléchie qui ouvre une nouvelle ère de possibilités politiques dans un pays marqué par la tension entre le pouvoir en place et l’opposition. En se retirant de la course, Sall a coupé l’herbe sous le pied de son principal adversaire, Ousmane Sonko, le leader de Pastef, qui l’accusait de créer des ennuis juridiques pour perturber sa candidature.

L’opposition, en particulier Sonko, a longtemps soutenu que les affaires judiciaires contre lui étaient orchestrées par le président Sall dans le but de l’évincer de la compétition présidentielle. Cependant, avec le retrait de Sall, cet argument perd sa force et la justice pourrait désormais s’appliquer pleinement. Sonko pourrait être contraint de faire face à la pleine mesure de la loi sans pouvoir jouer sur la fibre du harcèlement politique.

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Sonko, malgré sa récente condamnation pour corruption de la jeunesse, avait réaffirmé son intention de se présenter à l’élection présidentielle de 2024. Mais avec le retrait de Sall, l’argument de la persécution politique s’effondre, laissant place à une justice plus libérée pour statuer sur son cas. Les récents troubles déclenchés par la condamnation de Sonko ont souligné la tension qui règne dans le pays, et la retraite de Sall pourrait apaiser certaines de ces tensions.

Le retrait de Sall laisse également le champ libre à d’autres candidats potentiels pour la présidence. Cela pourrait ouvrir la porte à une nouvelle génération de dirigeants politiques, et peut-être apporter un changement dans le paysage politique sénégalais. L’annonce a probablement créé une nouvelle dynamique dans la course à la présidentielle, qui verra sûrement une lutte acharnée pour le pouvoir.

Toutefois, il reste à voir comment les choses évolueront pour Sonko. Sa récente condamnation pour diffamation, avec une peine de six mois avec sursis, pourrait le rendre inéligible pour la présidentielle. Son dernier recours, la Cour de Cassation, pourrait être son ultime chance de maintenir sa candidature. Cependant, avec le retrait de Sall, l’argument de persécution politique perd de sa validité, laissant Sonko dans une position plus précaire face à la justice. La situation politique sénégalaise est donc entrée dans une phase nouvelle et incertaine.

4 réponses

  1. Avatar de Sonagnon
    Sonagnon

    Pas du tout, on peut bien éliminer un candidat par une condamnation judiciaire fantaisiste et favoriser son dauphin.

    Et tout près de là en côte d’Ivoire, la même annonce n’a telle pas été faite et pourtant nous avons bien vu le troisième mandat?

    Les politiciens africains n’ont pas de parole.

  2. Avatar de Analyste
    Analyste

    S’il vous plaît, expliquez-moi les juristes, c’est quoi: « corruption de la jeunesse »?

    1. Avatar de Joeleplombier
      Joeleplombier

      C’est une infraction pénale qui consiste à profiter de la jeunesse ou d’une personne mineure pour l’initier au vice.
      Le Plombier universitaire

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