Les États-Unis ont annoncé ce lundi une série de sanctions économiques à l’encontre de trois importants responsables militaires maliens. La raison invoquée ? Ils ont été impliqués, d’après Washington, dans la facilitation du déploiement et de l’expansion du groupe paramilitaire russe Wagner sur le territoire malien. Selon Washington, cette situation a provoqué une recrudescence significative des violations des droits de l’homme, avec une augmentation de 278% du nombre de victimes civiles depuis l’arrivée du groupe russe en décembre 2021.
Parmi les personnes sanctionnées figurent le colonel Sadio Camara, actuel ministre de la Défense, le colonel Alou Boi Diarra un responsable de l’armée de l’air malienne. Les actifs de ces individus aux États-Unis ont été gelés et toute transaction avec des personnes ou des entreprises américaines leur est désormais interdite. Ces sanctions visent à mettre en lumière leur implication dans le renforcement de la présence du groupe Wagner au Mali et leurs actes, qui selon le sous-secrétaire au Trésor chargé du terrorisme et du renseignement financier, Brian Nelson, ont rendu le peuple malien vulnérable.
Cette décision américaine survient dans un contexte déjà tendu entre les deux pays, le Mali ayant convoqué l’ambassadrice américaine, Rachna Korhonen, en mai 2023 suite à l’annonce par les États-Unis de restrictions de visa à l’encontre de deux officiers de l’armée malienne, accusés de violations des droits de l’homme. Le gouvernement malien avait à l’époque exprimé ses « vives protestations » et qualifié ces accusations de « fausses ».
Les nouvelles sanctions ciblant cette fois des responsables maliens marquent une escalade significative. L’avenir du groupe Wagner reste incertain depuis la rébellion interne menée en juin dernier par Prigojine. Toutefois le groupe avait affirmé qu’il poursuivrait ses activités en Afrique. Du côté russe le Kremlin n’avait pas non plus affirmé vouloir se débarrasser du groupe en Afrique.
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