L’ancien président français est de nouveau confronté à la justice. En effet, le procureur national financier Jean-François Bohnert a annoncé ce vendredi 25 août 2023 que deux juges financiers ont signé le renvoi de Nicolas Sarkozy et de douze autres devant le tribunal correctionnel de Paris pour les soupçons de financement libyen de sa campagne présidentielle 2007, que l’ex-chef de l’État a nié en bloc. L’ancien président de la République, qui a déjà été jugé dans le dossier des écoutes et dans l’affaire Bygmalion, devrait comparaître pendant quatre mois début 2025 pour corruption passive, association de malfaiteurs, financement illégal de campagne électorale et reconnaissance de détournement de fonds publics libyens.
Il sera interrogé avec douze autres accusés, dont trois anciens ministres de droite : deux anciens ministres de l’Intérieur et proches de Nicolas Sarkozy, Claude Guéant et Brice Hortefeux, ainsi qu’Eric Woerth, ancien trésorier de la campagne présidentielle suspecte. Les faits ont toujours été vigoureusement contestés par Nicolas Sarkozy, qui a également multiplié les recours contre sa contestation. Par ailleurs, Jean-François Bohnert a indiqué dans un communiqué que l’audience se tiendra « entre le 6 janvier 2025 et le 10 avril 2025 » devant la 32e chambre du tribunal correctionnel de Paris, sous réserve de l’exercice des recours possibles.
Les magistrats ont généralement respecté les instructions du Parquet national financier (PNF), qui avait déclaré mi-mai que Nicolas Sarkozy avait reçu l’approbation et la « parfaite connaissance de cause » des actions reprochées à ses proches. De plus, le dossier implique deux hommes d’affaires, qui sont soupçonnés d’avoir agi en tant qu’intermédiaires : Ziad Takieddine, un Franco-libanais en fuite au Liban, qui devrait être le principal absent de l’audience, et Alexandre Djouhri, un Franco-algérien.
En avril 2013, une enquête judiciaire a été ouverte sur la base d’accusations de personnalités libyennes déposées dès 2011, de déclarations de Ziad Takieddine et d’un document publié par Mediapart entre les deux tours de la présidentielle 2012, qui étaient destinées à démontrer que cette campagne avait reçu des financements libyens. Nicolas Sarkozy avait démenti ce document en affirmant qu’il était trompeur. Pour cela, les magistrats et les enquêteurs de l’office anticorruption (Oclciff) ont réuni une quantité significative d’indices pour étayer l’idée que des fonds libyens auraient financé la campagne de l’ancien président ou ses proches.
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