L’Afrique du Sud est un pays qui a toujours prôné la non-ingérence dans les affaires des autres États et le respect de la souveraineté nationale. C’est dans cet esprit que le président Cyril Ramaphosa a, lors d’une allocution télévisée, réitéré l’engagement de son pays à ne pas se laisser entraîner dans les rivalités géopolitiques actuelles, notamment concernant la guerre en Ukraine. Bien que Pretoria n’ait pas condamné l’invasion russe en Ukraine, Ramaphosa a insisté sur la politique de non-alignement de l’Afrique du Sud.
« Notre pays s’est engagé dans une politique de non-alignement… Nous avons résisté aux pressions visant à nous aligner sur l’une ou l’autre des puissances mondiales ou sur des blocs influents de nations » a déclaré le président sud-africain lors de son intervention. Le pays refuse de céder aux pressions internationales pour se ranger du côté d’une des puissances mondiales ou blocs influents. En effet, la position de Pretoria est celle du dialogue plutôt que de la condamnation, ce qui a suscité de nombreuses critiques de la communauté internationale.
Les déclarations de Ramaphosa interviennent à un moment où Johannesburg s’apprête à accueillir le 15e sommet des BRICS. Ces cinq pays émergents représentent un quart de la richesse mondiale et sont un contrepoids aux puissances occidentales, en particulier face aux États-Unis et à l’Union européenne. Cette alliance a été renforcée par les exercices maritimes conjoints organisés par la Chine, la Russie et l’Afrique du Sud malgré les tensions liées à la crise ukrainienne.
Des tensions palpables
Cependant, les relations de l’Afrique du Sud avec les puissances occidentales ont été mises à l’épreuve après que l’ambassadeur des États-Unis ait accusé le pays de fournir des armes à la Russie, malgré sa neutralité proclamée dans le conflit ukrainien. Ramaphosa a répondu en lançant une enquête sur ces allégations. Cette controverse a mis en lumière les préoccupations des États-Unis quant aux relations étroites de l’Afrique du Sud avec la Russie et la Chine.
Alors que le monde est de plus en plus polarisé, l’Afrique du Sud cherche à renforcer sa position en tant que médiateur impartial, prônant le dialogue et la coopération au lieu de la confrontation. Mais avec des alliances économiques et militaires renforcées avec les membres des BRICS, et en particulier avec la Russie et la Chine, il reste à voir comment Pretoria pourra maintenir cet équilibre dans un monde fracturé.
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