Le Secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin (COSI-Bénin), Noël Chadaré s’est prononcé hier jeudi 24 août 2023 à la Bourse de travail de Cotonou sur la crise politique nigérienne. Il a souhaité que le président Patrice Talon privilégie l’option de dialogue au lieu d’une intervention militaire que préconisent certains dirigeants de la Cedeao.
Dans son intervention, le Secrétaire général de la COSI-Bénin a laissé entendre que « malgré les messages de protestation de la communauté internationale et les pressions exercées par les instances régionales à savoir la CEDEAO, l’UEMOA et l’UA, le président déchu n’a, ni été libéré, ni réinstallé dans ses fonctions jusqu’à ce jour ». Cette situation dit-il, « a engendré de vives tensions politiques et sociales dans le pays avec des manifestations violentes et des attaques aux frontières entre le Niger et le Nigéria notamment ». Noël Chadaré a indiqué que les sanctions économiques et les mesures de restrictions frontalières mises en œuvre par les pays de l’espace UEMOA et CEDEAO commencent à avoir des conséquences sur la vie quotidienne du peuple nigérien et aussi sur les populations de nos pays.
Privilégier le dialogue
Face à cette situation qui se dégrade chaque jour un peu plus dit-il, « la COSI-Bénin se joint à la communauté internationale pour condamner sans équivoque cette prise de pouvoir par la force par des militaires qui se répand comme une contagion dans la sous-région ouest africaine ». « Le pouvoir légal, c’est dans les urnes et non au bout de fusil » a-t-il lâché. Tout en condamnant fermement le coup d’Etat au Niger, le premier responsable de la COSI-Bénin «invite la CEDEAO dans la recherche de solutions à écarter la thèse d’une intervention armée et à recouvrir exclusivement au dialogue et aux pressions de toutes sortes pour une issue heureuse à cette crise».
Selon cette organisation syndicale béninoise, «l’option du recours à une intervention militaire serait un saut dans l’inconnu et une aventure périlleuse qui pourrait déstabiliser la sous-région et avoir de lourdes conséquences pour tout le monde aussi bien pour les pays qui constitueraient éventuellement cette force que pour le pays assiégé». Il a fait savoir que « nos peuples sont des peuples frères », «nous avons des ressortissants béninois au Niger comme des ressortissants nigériens au Bénin » et qu’« en est de même pour les autres pays qui ont aussi des liens séculaires avec le Niger ». Il a souligné aussi qu’ « entre notre pays, le Bénin et le Niger il y a une interdépendance économique dont il faut tenir compte et grand compte avant d’envoyer des troupes combattre à Niamey ».
Avertissement de Chadaré
Le Secrétaire général de la Confédération des organisations syndicales indépendantes du Bénin a averti les chefs d’Etat de la CEDEAO qu’« un recours à la force ne garantirait pas la vie sauve au président BAZOUM ». C’est pour cela que la COSI-Bénin convie le Président de la République du Bénin, Patrice Talon « à user de son intelligence avérée et de son sens de responsabilité pour convaincre ses pairs d’abandonner le recours à la force et privilégier exclusivement le dialogue et les pressions de toutes sortes », ceci selon lui, pour obtenir des putschistes la libération du président Mohamed Bazoum et le retour rapide à la normalité.
« On peut comprendre que sous le coup de l’émotion engendrée par le coup d’état, on décide dans la foulée de recourir à la force mais une fois l’émotion tombée, il faut savoir raison gardée car on peut se tromper de bonne foi » a-t-il déclaré. Il n’a pas manqué de faire savoir que « la COSI-Bénin apporte son soutien indéfectible aux travailleurs du Niger et à leurs organisations syndicales ». « Que Dieu éclaire les dirigeants ouest africains pour la paix dans l’espace CEDEAO » a-t-il conclu.
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