L'ultimatum de la Guinée aux compagnies minières sera-t-il respecté ?

La Guinée est souvent qualifiée de scandale géologique, compte tenu de son incroyable richesse en ressources minérales. De la bauxite à l’or, en passant par le diamant et le fer, son sous-sol regorge de trésors convoités par de nombreuses multinationales. Cette profusion naturelle fait du secteur minier la colonne vertébrale de son économie, représentant près de 90% des recettes d’exportations du pays. Cependant, une ombre plane sur cette manne financière : celle du rapatriement des recettes d’exportation.

Récemment, une révélation alarmante a été mise en lumière par le gouverneur de la BCRG, Karamo Kaba. Alors que 90 millions de dollars étaient attendus des exportations minières pour la fin du mois de juin, seuls 8 millions ont été effectivement rapatriés. Cette énorme disparité affecte gravement l’économie guinéenne, et les autorités ne comptent pas rester silencieuses.

Le 03 août 2023, une réunion cruciale a eu lieu au ministère des Mines et de la Géologie. Réunissant les principaux acteurs du secteur, le message était clair : il est impératif de rapatrier au moins 50% des devises d’ici la fin août 2023, conformément aux articles 184 et 185 du code minier. Le ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, n’a pas mâché ses mots en rappelant l’importance du respect de cette obligation, soulignant que le gouvernement reste néanmoins ouvert, en commençant par un objectif initial de 50%.

Toutefois, la balle est désormais dans le camp des compagnies minières. Avec un ultimatum aussi direct, elles doivent montrer leur volonté de collaborer et de respecter leurs obligations. Le président de la Chambre des mines a d’ores et déjà annoncé une rencontre future pour discuter des modalités de cette directive, notamment pour les sociétés sans exonérations.

La décision guinéenne d’imposer cet ultimatum est courageuse. Elle témoigne d’une certaine détermination à protéger ses intérêts économiques tout en favorisant un environnement d’affaires équitable. Les compagnies minières ont désormais le devoir de s’y plier. Reste à voir si les géants miniers respecteront cet appel à l’action.

15 réflexions au sujet de “L'ultimatum de la Guinée aux compagnies minières sera-t-il respecté ?”

  1. Que les guinéens fassent comme la RDC et aillent soit négocier ou devant les tribunaux d’arbitrage pour récupérer leur argent.

    Il n’y a pas « d’africains » qui compte. c’est la règle dans les affaires. Si tu te laisses escroquer, alors tu te fais escroquer et les africains sont des experts entre eux aussi pour ça.

    Donc pas de débat et chercher les guinéens qui les ont aider à truander leur propre pays contre argent.

    \\\\….////
    (@_@)

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  2. Mon souhait c de voir tous les pays africains se soulever contre les occidentaux, pilleurs de nos richesses.
    Continent riche et peuples pauvres.
    Honte pour nos gouvernants.

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  3. Quelle est la raison avancée par ces compagnies pour retenir nos 82 millions de dollars avec eux là bas ?

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  4. C’est effectivement une décision très intéressante. Il est parfaitement légitime et souhaitable qu’un pays africain défende ses intérêts. Instaurer un rapport de forces ne me choque pas. Rien n’interdit de le faire de manière pacifique.
    Ce n’est pas en rapport direct avec l’article mais je ne comprends pas bien le lien vers un article concernant un propos polémique de l’ambassadeur de France au Niger. J’aurais préféré savoir quelles sont les compagnies minières étrangères qui ne respectent pas les règles du jeu en Guinée. Surtout quand on sait que la Russie et la Chine sont notamment assez largement présentes.

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