Face à la crise grandissante au Niger à la suite du coup d’État du 26 juillet, orchestré par les gardes présidentiels contre Mohamed Bazoum, l’Algérie a pris une position ferme. Le président algérien, Abdelmadjid Tebboune, lors d’une interview télévisée, a exprimé son rejet catégorique de toute intervention militaire dans le pays voisin, soulignant que l’Algérie partage près de mille kilomètres de frontière avec le Niger.« Dans quelles situations sont aujourd’hui les pays qui ont connu une intervention militaire?… regardez où en est la Libye, la Syrie… » a-t-il déclaré. Pour le président algérien, une intervention militaire « est une menace directe pour l’Algérie. Nous refusons catégoriquement toute intervention militaire »
Pour le président algérien, la stabilité régionale n’a jamais été aussi évidente, d’autant plus qu’après le coup d’État, la CEDEAO a rapidement imposé des sanctions au Niger. En signe de solidarité avec la CEDEAO, le Nigeria a également pris des mesures drastiques en coupant l’approvisionnement en électricité et en fermant ses frontières avec le Niger. Ces tensions ont été exacerbées lorsque le président nigérian, Bola Tinubu, a sollicité l’autorisation d’envoyer des troupes nigérianes au Niger. Cependant, sa demande a été rejetée par les sénateurs nigérians lors d’une session exécutive. Ils ont loué les efforts de la CEDEAO pour restaurer l’ordre constitutionnel au Niger, tout en privilégiant les solutions diplomatiques et politiques.
M. Tebboune a tenu à souligner que l’Algérie reste engagée en faveur de la légitimité institutionnelle et est prête à aider à la médiation. Il a également insisté sur le fait que l’Algérie n’utiliserait pas la force avec ses voisins, précisant que les Nigériens respectent l’Algérie et sa souveraineté. Par ailleurs, malgré les tensions régionales, M. Tebboune a confirmé que sa visite d’État en France restait à l’ordre du jour. Les relations franco-algériennes, historiquement complexes, se trouvent à un carrefour, avec l’espoir d’ouvrir un nouveau chapitre de coopération et de compréhension mutuelle.
Rappelons que la France a pris fait et cause pour la CEDEAO, ce qui complique encore plus la situation. Alors que l’Afrique de l’Ouest traverse une période d’instabilité et de défis, pour l’Algérie, la nécessité d’une approche diplomatique forte et coordonnée n’a jamais été aussi cruciale. L’Algérie, forte de son poids régional. La prise de position radicale de l’Algérie, un acteur important en Afrique va-t-elle freiner les ardeurs de la CEDEAO?
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