Le Millennium Challenge Corporation (MCC) est une initiative américaine visant à aider les pays en développement à renforcer leur économie par le biais de projets spécifiques, choisis en fonction de critères stricts liés à la bonne gouvernance, à la liberté économique et à l’investissement dans le capital humain. En Afrique de l’Ouest, le Niger, avec le Bénin, avait été bénéficiaire d’un compact régional du MCC d’une valeur de 504 millions USD, entériné en décembre 2022.
Cependant, la situation politique actuelle au Niger a jeté une ombre sur la mise en œuvre de cet accord. En effet, la branche nigérienne du MCC a récemment annoncé la suspension de ce compact régional, spécifiquement à cause des tensions politiques et des actions de l’armée contre le gouvernement démocratiquement élu du Niger. Le MCC s’inquiète profondément de cette situation, considérant que le respect des principes démocratiques et de l’État de droit sont au cœur de ses critères de collaboration.
Initialement, le Niger devait bénéficier d’une enveloppe de 302 millions USD, destinée principalement à améliorer l’axe Dosso-Niamey, long de 127 km. Ce projet d’infrastructure majeur avait pour but de booster les échanges commerciaux et de faciliter les déplacements sur cette route cruciale.
Toutefois, l’incertitude plane également sur le volet béninois de ce financement. Le Bénin, qui devait recevoir des fonds pour réhabiliter l’axe routier Bohicon-Dassa-Zoumè, se trouve dans l’expectative. Cette route est d’une importance capitale pour le corridor régional Cotonou-Niamey, lequel sert notamment aux échanges commerciaux entre les deux pays. À souligner, le port de Cotonou est essentiel pour le Niger, car il traite près d’un tiers de son trafic annuel.
L’évolution future de la collaboration avec le MCC dépendra sans doute des mesures prises par le Niger pour stabiliser sa situation politique. Une réunion est d’ailleurs programmée pour le 13 septembre 2023 pour évaluer les développements récents. Les implications de ces décisions vont bien au-delà de l’infrastructure, car elles touchent à la croissance économique et à la prospérité régionale.
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