De nombreux pays africains sont fortement dépendants du blé importé d’autres continents pour satisfaire la demande de leurs populations. Cette dépendance s’est accrue avec l’urbanisation rapide et le changement des habitudes alimentaires. Les principaux fournisseurs de blé pour l’Afrique sont en particulier la France et la Russie, suivis par l’Amérique du Nord, notamment les États-Unis et le Canada. Cette dépendance expose les pays africains à des fluctuations de prix sur les marchés mondiaux et pose des défis en matière de sécurité alimentaire. Un pays a décidé de ne plus dépendre de ces importations.
L’Algérie a en effet récemment franchi une étape décisive en vue de sa souveraineté alimentaire. Un plan stratégique inédit pour le développement de la production céréalière a été présenté, témoignant de l’ambition nationale d’atteindre l’autosuffisance en matière de céréales. Centrée sur la production massive de blé dur, surtout dans le sud, la stratégie envisage non seulement d’atteindre l’autosuffisance, mais également de dégager un excédent pour l’exportation.
Il y a clairement ainsi une volonté de diversification agricole, en mettant l’accent sur l’exploitation des vastes superficies disponibles dans le sud algérien et sur les ressources en eau souterraines estimées entre 30 000 et 60 000 milliards de m3. De plus, le changement climatique, avec une réduction notable de la pluviométrie, a motivé une réflexion sur l’adaptation des techniques agricoles.
Mobilisation intersectorielle
La conception de cette stratégie a mobilisé une commission intersectorielle, un rassemblement inédit en Algérie, composée de chercheurs et de responsables issus de divers secteurs tels que l’agriculture, l’enseignement supérieur, l’industrie, et l’énergie. Les travaux de la commission ont été officiellement présentés à l’École nationale supérieure d’agronomie d’El Harrach en présence du ministre de l’Agriculture et du Développement rural, Mohamed Abdelhafid Henni, du ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Kamel Baddari, et du ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun. Durant cette présentation, de nombreux aspects ont été évoqués, tels que la mise en œuvre de moyens modernes, comme les drones et les images satellites, pour améliorer la production et la gestion des cultures.
Actions concrètes en cours
Plusieurs actions concrètes ont déjà été lancées, soulignant la détermination à mettre en œuvre le schéma stratégique. Abdelhafid Henni, ministre de l’Agriculture et du Développement rural, a notamment évoqué une augmentation significative des prix d’achat des céréales, le soutien à l’utilisation d’engrais, et la mise en place d’une banque de semences. Par ailleurs, le ministre de l’Industrie a mis l’accent sur la nécessité de produire localement des tracteurs et du matériel adapté aux vastes étendues agricoles du pays.
Regard vers l’avenir
Les perspectives sont prometteuses. Avec le plan de l’Algérie, l’autosuffisance en blé dur semble accessible, et l’exportation apparaît comme une opportunité tangible. Toutefois, ces ambitions ne se limitent pas à la production; elles englobent également la recherche, avec l’ouverture prochaine de deux écoles d’agronomie saharienne. Cette approche intégrée témoigne de la volonté du pays de réduire sa dépendance en matière de céréales, face à une augmentation constante des importations ces dernières années.
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