Rivalité Chine – USA: comment l’Afrique va devoir se préparer dans ce domaine

La rivalité géopolitique entre la Chine et les États-Unis est de plus en plus visible sur le continent africain, en particulier dans le secteur des minerais stratégiques et des métaux rares. Ces ressources, essentielles pour la transition énergétique mondiale, suscitent une concurrence féroce et l’Afrique se retrouve à la croisée des chemins de ces superpuissances. L’investissement croissant des États-Unis et des pays du Golfe, en particulier de l‘Arabie Saoudite, dans les gisements miniers africains illustre leur volonté de contester la dominance chinoise.

Sécuriser l’approvisionnement en ressources

Leur stratégie vise à sécuriser l’approvisionnement en ressources essentielles pour la fabrication de technologies avancées telles que les écrans, les téléphones portables, les batteries électriques et bien d’autres. Selon l’Agence internationale de l’énergie, la demande de certains de ces minerais pourrait quadrupler d’ici 2040 en raison de la transition énergétique mondiale. L’importance de ces ressources pour le futur énergétique est donc indéniable.

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La Chine, en revanche, avec sa stratégie bien anticipée, contrôle une grande partie de la production mondiale de ces minéraux critiques, notamment grâce à ses investissements en Afrique. Sa position dominante sur le marché des terres rares, combinée à son infrastructure de transformation, lui confère un avantage significatif sur la scène internationale. Pour les pays occidentaux, cette dominance est perçue comme une menace, d’où leur volonté de diversifier leurs sources d’approvisionnement, en particulier en s’associant à des partenaires du Golfe pour investir en Afrique.

L’Afrique à la croisée des chemins

Cependant, dans cette compétition pour les ressources, l’Afrique doit rester vigilante. Bien qu’elle possède d’importantes réserves de minerais critiques, la corruption y compris venant des groupes miniers, le manque de transparence et les défis environnementaux posent des risques significatifs. Si le continent africain n’adopte pas des politiques robustes et transparentes en matière d’exploitation minière, il risque d’être le grand perdant, malgré l’énorme potentiel qu’il possède.

Dans le contexte de cette rivalité sino-américaine, il est impératif pour l’Afrique de se préparer stratégiquement. Le continent doit adopter une vision à long terme, en plaçant l’intérêt national au-dessus de tout, en garantissant des accords transparents et équitables, tout en mettant l’accent sur la durabilité et le bien-être de ses citoyens. Seule une approche équilibrée et centrée sur le développement durable permettra à l’Afrique de tirer pleinement parti de ses ressources naturelles dans les décennies à venir.

Des actions déjà en cours sur le continent

Le Mali, dans un contexte économique en mutation, réforme son secteur minier à travers un nouveau code minier. L’objectif majeur est d’assurer une meilleure redistribution des bénéfices, de garantir une inclusion accrue des entreprises et travailleurs locaux et de renforcer sa souveraineté sur ses richesses minérales. L’introduction du « contenu local » vise la participation active des Maliens dans le secteur, tandis que l’imposition d’une contribution aux exploitants miniers accentue les retombées directes pour les citoyens. Par ailleurs, l’État malien cherche à accroître sa part dans les projets miniers, pouvant désormais atteindre 35% du capital, avec des retombées significatives pour le budget national.

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Outre ces modifications, le nouveau code apporte des changements structurels dans la gestion des titres et permis miniers. La durée des permis d’exploitation et des titres de recherche a été revue pour encourager une exploration optimale des ressources. Toutefois, la mise en œuvre de ces réformes reste un défi, car il est essentiel d’équilibrer les intérêts des investisseurs tout en assurant que le secteur minier demeure un pilier clé de l’économie malienne. Le pays a également décidé d’interdire l’exportation de minerais bruts. D’autres pays comme le Zimbabwe ont également annoncé une mesure similaire concernant le lithium.

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