Rencontre inattendue entre Vladimir Poutine et Andrei Troshev, l’un des anciens commandants éminents du groupe paramilitaire russe Wagner. Cette réunion, organisée par le Kremlin, a été révélée dans la presse, suscitant des interrogations quant à ses implications pour la politique étrangère russe. Andrei Troshev, qui fut autrefois un proche collaborateur du défunt chef de Wagner, Evgueni Prigojine, décédé tragiquement dans un accident d’avion en août, s’est vu confier une nouvelle mission par le président russe.
Il est important de noter que cette rencontre survient à la suite d’événements tumultueux impliquant les troupes de Wagner, notamment leur brève incursion à Moscou il y a deux mois. Les circonstances entourant cet incident restent obscures, mais il est clair que cela a été un moment de grande préoccupation pour le Kremlin. Lors de la réunion, le président Poutine a demandé M. Troshev de superviser les unités de combattants volontaires en Ukraine. Pour rappel M. Troshev a reçu le prix Héros de la Russie pour son rôle de soutien aux forces gouvernementales en Syrie en 2015 et 2016 en tant que commandant Wagner.
Poutine a également souligné la nécessité de proposer des unités capables de mener à bien diverses missions de combat, en particulier dans le contexte d’une opération militaire spéciale en Ukraine. « Vous connaissez les problèmes qui doivent être résolus à l’avance pour que le travail de combat se déroule de la meilleure manière et avec le plus de succès« , a ajouté M. Poutine. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, a confirmé que M. Troshev avait désormais un rôle au sein du ministère de la Défense, indiquant ainsi un changement significatif dans son affiliation et son engagement envers l’État russe.
Cette transition est particulièrement notable compte tenu de la récente mutinerie de Wagner en juin, au cours de laquelle Prigojine a orchestré une insurrection en l’espace de 24 heures, lançant des troupes vers Rostov au sud, puis vers Moscou, avant de finalement battre en retraite. Cette mutinerie s’est avérée être le plus grand défi à l’autorité de Poutine en près de deux décennies. Dans le but de réaffirmer son contrôle, le président a, le mois dernier, appelé tous les employés de Wagner ainsi que d’autres sous-traitants militaires privés russes à prêter serment d’allégeance à l’État russe.
Quelques semaines après la mutinerie avortée en Russie, Prigojine avait été aperçu dans une vidéo depuis l’Afrique, entrain de vanter les réalisations de son groupe contre le terrorisme. Malheureusement quelques jours plus tard, le responsable du groupe paramilitaire controversé est passé de vie à trépas. Sa mort n’a pas laissé indifférent le président russe Vladimir Poutine qui a présenté ses condoléances. « C’était un homme au destin compliqué, qui a commis de graves erreurs dans sa vie, mais qui obtenait les résultats qu’il fallait« , avait déclaré le numéro un russe dans une vidéo retransmise à la télévision.
Les heures qui ont suivi, Evguéni Prigojine a été inhumé très discrètement. « L’adieu à Evguéni Viktorovitch s’est déroulé en privé. Les personnes souhaitant faire leurs adieux peuvent se rendre au cimetière de Porokhovskoïé », avait indiqué la société qu’il a fondé par le canal d’une publication sur le réseau social Telegram. Depuis le décès de son fondateur, Poutine tente de dompter Wagner, mais parviendra-t-il sur la durée? Bien malin qui pourra le dire.
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