Face aux récents bouleversements politiques au Niger, le régime militaire au pouvoir, dirigé par le général Abdourahamane Tchiani, a insisté sur la refonte des relations avec la France. Alors que le président français Emmanuel Macron a annoncé le retrait prochain des troupes françaises du Niger, le général de brigade et actuel ministre de l’Intérieur, Mohamed Toumba, a souligné que les troupes françaises quitteront le Niger, mais ne passeront pas par le Bénin. Cet avertissement intervient après que les autorités nigériennes ont ordonné l’expulsion de l’ambassadeur français à Niamey, un acte qui a été accueilli par des célébrations dans les rues de la capitale.
« Ces gens-là ne sont pas dans une logique de quitter le Niger… Aujourd’hui, ils sont plus de 3000 voire 3500 (ndlr: contredisant ainsi la version officielle de 1500 soldats)… Les Français quitteront le Niger « mais pas par le Bénin »… N’importe quelle direction sauf le Bénin… » a affirmé le ministre de l’Intérieur et général de brigade Mohamed Toumba.
Des critiques sur l’efficacité de la force française
L’efficacité des interventions françaises au Niger a été remise en question par le général Tchiani, en particulier face à la menace terroriste croissante. Cette critique s’est renforcée après le coup d’État qui a renversé le président Mohamed Bazoum, un allié de longue date de la France.
Du côté de l’ONU, l’on adopte une position plus souple. Le diplomate onusien, Leonardo Santos Simao, envisage une visite à Niamey avec pour préoccupation principale l’acheminement d’une aide humanitaire, actuellement entravée par le régime militaire. Des rencontres à Abuja avec des membres clés de la CEDEAO ont souligné l’urgence d’une nouvelle direction pour le Niger, notamment après les discussions avec le médiateur Abdulsalami Abubakar qui a décrit la situation comme étant dans une impasse.
Les soutiens du Niger
Dans ce paysage géopolitique en constante évolution, le Niger ne reste pas sans soutien. Une nouvelle coalition se profile à l’horizon, l’Alliance des États du Sahel (AES), avec des alliés tels que le Mali et le Burkina Faso, tous deux dirigés par des régimes militaires. Cette nouvelle alliance, qui vise une coopération principalement défensive, pourrait jeter les bases de futurs accords économiques. Pour l’heure pas de trace d’un rapprochement avec la Russie.
Malgré cette solidarité naissante au niveau régional, la stabilité reste fragile. La région du Sahel est confrontée à diverses rébellions et insurrections, comme celle des Touaregs au Mali, faisant de cette zone une région à surveiller tant sur le plan politique que sécuritaire. La manière dont les grandes puissances, dont la France, répondront à ces défis définira en grande partie l’avenir de la région.
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