La Commission Electorale Nationale Autonome (CENA) a organisé du 03 au 05 octobre des journées portes ouvertes pour informer l’opinion publique sur sa mission. Seulement, cette initiative fort louable n’absoudra pas l’institution des griefs et des critiques à son entrée. Bien au contraire… Hier ont pris fin à la CENA les premières journées portes ouvertes organisées par l’institution pour, dit-elle, informer l’opinion publique sur sa mission. Pendant ces trois jours, elle a ouvert ses portes aux étudiants, aux responsables d’organisations de la société civile, des partis politiques, de l’Agence Nationale d’Identification des Personnes (ANIP) et acteurs des médias.
Les multiples questions que se posaient plusieurs de ces acteurs ont trouvé de réponses et les équivoques ont été pour la plupart levés. Desormais ils savent comment la CENA organise et conduit les processus électoraux. Ces journées portes ouvertes constituent une bonne initiative qui permet de démythifier la mission de la CENA. Mais, elle doit aller au-delà. Elle doit multiplier les actions pour garantir la transparence et la crédibilité au sein de l’institution. En 2026, elle sera appelée à organiser les élections locales, communales, législatives et présidentielle. Quatre élections qui ne manqueront pas de susciter leurs lots de remous et de contestations.
En effet, elle doit œuvrer pour sa propre crédibilité. Celle-ci passe par son impartialité. Mais à ce niveau, il y a un couac. L’institution est composée de conseillers qui sont tous de la même famille politique. Fruit des dernières réformes du système partisan, elle tire ses racines de la 8è mandature de l’Assemblée Nationale laquelle était composée uniquement de députés de la majorité présidentielle. La CENA est donc composée uniquement de membres provenant de la majorité présidentielle. Cette composition monocolore est la principale maladie dont souffre l’institution. Comment peut-on croire qu’après trente deux ans de démocratie, le Bénin en soit arrivé à avoir une CENA de cette nature ?
Il s’agit du principal défi à relever. Et tant que cela n’est pas fait, la CENA fera toujours objet de critiques, de griefs divers et les différents résultats qu’il publiera sur les élections seront toujours sujets à des « contestations ». Pour qu’elle devienne une institution crédible et digne, la CENA doit retrouver pouvoir compter en son sein de personnes venant de la majorité présidentielle que de l’opposition. Tant que ce problème ne sera pas réglé, les journées portes ouvertes donneront l’impression d’actions cosmétiques qui s’accrochent à l’accessoire et laisse de côté le vrai problème.
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