Cobalt: un pays veut se positionner juste derrière la RDC

Une pierre de cobalt (Junior Kahhah/AFP via Getty Images)

Le Chili a les yeux rivés sur le cobalt, un élément crucial pour la révolution des véhicules électriques (VE) et l’innovation technologique. Reconnu pour ses propriétés ferromagnétiques et sa résistance à la corrosion, le cobalt est indispensable dans la fabrication des batteries lithium-ion qui alimentent une panoplie d’appareils modernes, des smartphones aux VE, en passant par les ordinateurs portables. La demande mondiale de cobalt est en forte hausse, propulsée par l’expansion du secteur des VE et la transition énergétique en cours. Le marché, évalué à 8,5 milliards de dollars, est prévu pour doubler d’ici 2030, illustrant ainsi l’importance stratégique de ce métal.

Actuellement, la République Démocratique du Congo (RDC) domine la production mondiale de cobalt, contribuant à 73% de l’offre globale en 2022. Cependant, la scène est en train de changer. L’Indonésie, par exemple, a augmenté sa production de façon spectaculaire, passant de 2 700 tonnes en 2021 à près de 9 500 tonnes en 2022, et maintenant représente près de 5% de la production mondiale. La RDC pourrait voir sa part réduite à 57% d’ici 2030, selon l’Institut du Cobalt, en partie en raison de l’émergence d’autres nations productrices. Le Chili, entre autres, voit une opportunité de se positionner comme un acteur majeur dans ce domaine.

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Une montée en flèche

En capitalisant sur ses résidus miniers, le Chili estime qu’il peut produire jusqu’à 15 000 tonnes de cobalt chaque année, un chiffre qui pourrait atteindre 25 000 tonnes avec l’exploitation primaire. Bien que ces chiffres restent modestes comparativement à la production de la RDC, ils positionneraient le Chili juste derrière, sur l’échiquier mondial du cobalt. Cette ambition est d’autant plus remarquable compte tenu de l’approche écologique que le pays envisage d’adopter pour l’extraction du cobalt.

L’innovation chilienne repose sur l’utilisation de bactéries pour éliminer les minéraux polluants, comme la pyrite, réduisant ainsi la contamination des eaux souterraines. Avec 764 dépôts de déchets miniers identifiés, le Chili voit une opportunité d’allier prospérité économique et protection de l’environnement. Cette approche pourrait positionner le Chili comme un leader dans la production de « cobalt vert », un terme qui pourrait bientôt devenir un avantage compétitif significatif sur le marché mondial.

La Chine et l’Union européenne, en tant que principaux importateurs, continueront à jouer un rôle de premier plan dans la demande de cobalt. Cependant, la chute des prix du cobalt, qui a diminué de près de 30% cette année, a fortement impacté la RDC, soulignant ainsi les défis associés à la dépendance envers un seul élément. L’avenir du cobalt pourrait être incertain en raison des efforts visant à réduire son utilisation dans les batteries, en partie à cause des préoccupations liées aux droits de l’homme associées à l’exploitation artisanale du cobalt en RDC.

À l’aube de cette nouvelle ère, le Chili, avec ses réserves inexploitées et une approche plus écologique, aspire à devenir un acteur clé dans la course au « bleu or ». L’engagement du pays envers une exploitation écologiquement responsable, couplé avec la volonté d’exploiter cette opportunité économique, positionne le Chili comme un concurrent sérieux dans la course mondiale pour le cobalt, promettant de jouer un rôle significatif dans la transition énergétique et l’innovation technologique globale.

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