La Russie a ouvert ses portes à une délégation du Hamas pour des discussions, provoquant l’indignation d’Israël. Les pourparlers, qui ont débuté ce jeudi à Moscou, ont réuni des représentants du Hamas, en conflit ouvert avec Israël, et de l’Iran. Cette rencontre, une première depuis le déclenchement du conflit il y a près de trois semaines, a été confirmée par Maria Zakharova, porte-parole de la diplomatie russe. Elle a également confirmé la venue du vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Ali Bagheri Kani, renforçant ainsi les relations entre la Russie, le Hamas et l’Iran.
Selon la partie russe, les discussions ont principalement porté sur la question des otages détenus par le Hamas et l’évacuation des ressortissants étrangers de Gaza. Menée par Moussa Abou Marzouk, la délégation du Hamas a été interpellée sur la «libération immédiate des otages étrangers dans la bande de Gaza». Moscou s’est également penchée sur «l’évacuation des citoyens russes et d’autres citoyens étrangers» du territoire palestinien, reflétant ainsi les préoccupations humanitaires en jeu.
L’Iran joue également sa partition
Pendant ce temps, le vice-ministre iranien s’est entretenu avec son homologue russe Mikhaïl Bogdanov, abordant l’«escalade sans précédent du conflit israélo-palestinien». Ils ont réaffirmé la nécessité de «cesser les hostilités» et de fournir une «aide humanitaire rapide» à la population touchée de Gaza. La coordination étroite entre Moscou et Téhéran a été soulignée comme un effort continu pour stabiliser la situation au Proche-Orient, montrant ainsi une convergence de vues entre la Russie et l’Iran sur la crise.
Cependant, Israël a réagi avec fureur à ces rencontres. Qualifiant le Hamas d’«organisation terroriste pire que Daesh», Israël a dénoncé l’invitation de la délégation comme un «acte obscène de soutien au terrorisme». Selon Israël, les hauts responsables du Hamas ont du sang sur les mains, ayant orchestré l’enlèvement de plus de 220 Israéliens et causé la mort de plus de 1 400 autres. L’État hébreu a exigé que la Russie expulse immédiatement les membres du Hamas, montrant ainsi la profondeur de son indignation.
La Russie se positionne pour la solution aux deux états
La Russie, ayant des relations historiquement moins hostiles avec le Hamas, a condamné les attaques du 7 octobre tout en soulignant la nécessité d’un État palestinien. Elle a également mis en garde Israël contre une riposte meurtrière. Cependant, la réaction israélienne a mis en lumière un fossé croissant entre la Russie et Israël, certains officiels accusant Moscou de s’aligner systématiquement avec le Hamas depuis le début de la guerre.
La visite de la délégation du Hamas à Moscou a non seulement exacerbé les tensions entre la Russie et Israël, mais a également mis en évidence les alliances géopolitiques volatiles dans la région. Alors que la Russie et l’Iran semblent marcher du même pas, Israël se trouve isolé dans sa position contre le Hamas en dehors de l’occident, ce qui pourrait entraîner une escalade dangereuse du conflit.
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