Depuis un certain temps, un enjeu majeur préoccupe les pays africains tels que le Nigeria et le Zimbabwe : la non-livraison d’engrais russes. Bien que toutes les démarches préalables aient été effectuées, les produits sont actuellement immobilisés dans divers ports européens. Selon le ministère russe des Affaires étrangères, ces engrais, destinés à ces pays en développement, restent coincés notamment en Lettonie, en Estonie et en Belgique, totalisant plus de 96.000 tonnes.
Ces retentions interviennent malgré l’engagement de la Russie, en septembre 2022, d’envoyer 262.000 tonnes d’engrais minéraux en stock dans des ports européens vers des pays en développement. Cette démarche avait été initiée en coordination avec un mémorandum entre la Russie et l’ONU concernant la normalisation des exportations agricoles russes, et ce, jusqu’en 2025. L’ONU, par l’intermédiaire de ses représentants et même de son Secrétaire général Antonio Guterres, avait salué et promis de soutenir cette initiative.
Deux pays africains ont tiré leur épingle du jeu
Jusqu’à présent, seuls le Malawi et le Kenya ont réussi à recevoir leur part des engrais russes stockés en Europe, respectivement 20.000 tonnes en mars et 34.000 tonnes en mai. Pendant ce temps, les appels pour libérer ces produits essentiels se sont amplifiés. L’Afrique du Sud, par exemple, a insisté sur la nécessité de débloquer ces engrais pour qu’ils soient disponibles sur le marché mondial.
D’autres pays africains ont également exprimé leur désir de voir ces engrais libérés, particulièrement après une réunion entre les dirigeants de l’Initiative de paix africaine et le président russe, Vladimir Poutine. À noter que, bien que ces engrais ne fassent pas l’objet de sanctions occidentales à l’encontre de la Russie, ils restent bloqués en raison de contraintes sur les moyens de transport et de paiement. Face à ces difficultés, la Russie avait même proposé de fournir gratuitement ces fertilisants aux pays dans le besoin dès la fin de 2022.
Pour l’Europe les pays européens n’ont pas encore répondu à ces allégations. La Russie a plusieurs fois dénoncé ce qu’elle considère comme une hypcorisie des occidentaux affirmant que les pays européens bloquaient les engrais et les céréales. Cet épisode souligne une fois de plus les complexités et les implications des tensions géopolitiques et de la manière dont elles peuvent impacter indirectement des pays tiers. Les retards dans la livraison de ces engrais pourraient avoir des conséquences significatives sur la sécurité alimentaire de ces pays africains, mettant ainsi en lumière l’urgence d’une résolution rapide de cette situation.
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