L’histoire des relations sino-russes est riche et complexe, oscillant entre coopération et méfiance. Du pacte d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle de 1950, qui a vu deux des plus grandes puissances communistes du monde se rapprocher idéologiquement et militairement, aux tensions des années 1960 qui ont culminé avec des affrontements frontaliers, la relation a été marquée par des hauts et des bas. Cependant, à la suite de l’effondrement de l’URSS et des réalités géopolitiques changeantes du XXIe siècle, la Chine et la Russie ont cherché à renforcer leurs liens.
Un rapprochement gagnant-gagnant
Elles ont constamment travaillé sur leurs différences pour contrebalancer l’influence occidentale, que ce soit par le biais de l’Organisation de coopération de Shanghai ou par leurs collaborations économiques et énergétiques croissantes. Cette histoire d’alliances fluctuantes mais résilientes jette les bases des relations contemporaines entre les deux géants.
L’échiquier politique mondial connaît une nouvelle dynamique à la lumière de l’intensification du conflit au Moyen-Orient. Alors que la majorité des nations occidentales, sous la houlette des États-Unis, adoptent une posture pro-israélienne, la Chine et la Russie semblent forger une alliance tacite pour contrer cette tendance. Cette alliance n’est pas une surprise, compte tenu de leurs récents rapprochements géopolitiques face aux tensions avec l’Occident.
Des désaccords profonds à l’ONU
Au cœur de cette dynamique se trouve le Conseil de sécurité des Nations Unies. Les désaccords entre ses membres influents, tels que les États-Unis, la Chine et la Russie, ont entravé les efforts pour une résolution du conflit. La Russie et la Chine, en particulier, ont mis en avant une approche diplomatique distincte, prônant la médiation et la création d’un État palestinien indépendant, sans pour autant condamner explicitement le Hamas.
L’arrière-plan de cette solidarité sino-russe repose sur une série de développements politiques et économiques récents. Leur « partenariat sans limites » proclamé et la proximité croissante de leurs relations en sont des preuves manifestes. La Chine, en particulier, voit la Russie comme un contrepoids nécessaire face à la domination occidentale, et cela se reflète dans leurs initiatives diplomatiques conjointes.
Poutine et Xi, en tant que chefs de leurs nations respectives, ont consolidé leur alliance lors de récents événements internationaux, tels que le 10e anniversaire de l’initiative « Belt and Road ». Bien que cette rencontre n’ait pas directement abordé la question du Moyen-Orient, elle a souligné l’importance de leur unité face aux défis mondiaux.
Un équilibrisme réaliste
Cependant, il convient de noter que, bien que la Chine et la Russie partagent une vision commune sur de nombreux points, elles tiennent également à maintenir des relations équilibrées avec d’autres acteurs majeurs, y compris les nations majoritairement musulmanes. Leur réticence à condamner le Hamas en est un exemple. Cette prudence s’explique par leur désir d’éviter d’aliéner les partenaires stratégiques tout en exprimant leurs propres intérêts géopolitiques.
Face à ce scénario, l’Occident, mené par les États-Unis, tente de se ressouder. L’envoi de forces militaires dans la région par Washington indique leur engagement à jouer un rôle dominant au Moyen-Orient. Cependant, avec l’ascension de blocs comme la Chine et la Russie, il est clair que la dynamique géopolitique est en constante évolution, et la résolution de conflits tels que celui du Moyen-Orient nécessitera une diplomatie nuancée et des alliances stratégiques.
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