L’émigration clandestine au Sénégal est une réalité tragique et poignante, illustrée par des scènes récentes de migrants désespérés sautant de bateaux échouant à Saint-Louis pour éviter l’arrestation. « Nous étions à la plage en train de nous détendre, et soudainement, une pirogue remplie de migrants est apparue. En approchant du rivage, ils sautaient frénétiquement dans l’eau« , raconte un jeune résident. Malgré la familiarité de ces incidents, la détresse demeure palpable.
Ces derniers jours, la marine sénégalaise a intensifié ses patrouilles, interceptant plus de 600 personnes à bord de quatre bateaux. Ces migrants tentaient la dangereuse traversée vers les îles Canaries, une porte d’entrée vers l’Europe. La marine, dans sa quête de transparence, a détaillé ses interventions sur la plateforme X. Par exemple, le 29 septembre, en coordination avec l’armée de l’air, deux pirogues ont été repérées à environ 100 km au large de Dakar avec 272 passagers, dont sept enfants.
Une augmentation notable des migrants
L’augmentation des tentatives d’émigration est notable. Rien qu’en août, des milliers de personnes ont tenté de rejoindre les îles Canaries depuis le Sénégal et le Maroc. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) de l’ONU rapporte qu’au moins 140 migrants ont perdu la vie ou ont disparu en 2023 en tentant cette périlleuse traversée.
Face à cette crise, le gouvernement sénégalais a réagi en présentant en juillet un plan décennal de lutte contre la migration irrégulière. Ce plan prévoit notamment une gestion renforcée des frontières. Cependant, ces mesures, bien que nécessaires, ne s’attaquent qu’aux symptômes du problème. Pour véritablement endiguer ce fléau, il faudra s’attaquer aux causes profondes de la migration, en créant des opportunités économiques viables et en assurant le développement durable du Sénégal.
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