Visé par un mandat d’arrêt, Poutine nargue une nouvelle fois la CPI

Vladimir Poutine (Photo Alexey Nikolsky AFP)

Vladimir Poutine, le président russe, a nargué la Cour pénale internationale (CPI) en se rendant au Kirghizstan, marquant ainsi sa première sortie hors de Russie depuis que la CPI a émis un mandat d’arrêt à son encontre. Il est accusé par la CPI d’avoir déporté des milliers d’enfants ukrainiens vers la Russie. Cette visite survient sept mois après le mandat, et Poutine semble envoyer un message clair de défi aux instances judiciaires internationales.

Un choix pas anodin

Le choix du Kirghizstan n’est pas anodin. Ce pays d’Asie centrale, qui a des liens étroits avec Moscou, n’a pas ratifié le traité fondateur de la CPI, le Statut de Rome, assurant ainsi que Poutine ne court aucun risque d’arrestation pendant son séjour. Lors de cette visite, le président russe assistera au sommet de la Communauté des États indépendants (CEI), une organisation qui rassemble plusieurs anciens pays de l’Union soviétique. Ce déplacement souligne également la volonté de la Russie de maintenir son influence dans la région malgré les tensions internationales.

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L’agenda de Poutine au Kirghizstan est chargé. Il s’est entretenu avec le président kirghiz, Sadyr Japarov, mettant en avant l’importance de la Russie comme principal partenaire commercial et investisseur du Kirghizstan. Il est également prévu qu’il rencontre son homologue azerbaïdjanais, Ilham Aliev, marquant leur premier échange depuis les tensions au Haut-Karabakh. Toutefois, le Premier ministre arménien, Nikol Pachinian, a choisi de ne pas participer à ce sommet. Les relations entre Pachinian et Moscou ont été tendues, en particulier depuis l’invasion du Haut-Karabakh. Pachinian reproche à Poutine d’avoir abandonné les Arméniens, en grande partie en raison des complications russes en Ukraine.

Cette visite intervient également à un moment où les entreprises russes et kirghizes sont confrontées à des pressions liées aux sanctions. Récemment, la banque centrale du Kirghizstan a exhorté les banques locales à renforcer leurs contrôles pour se conformer aux sanctions occidentales contre Moscou. Par ailleurs, en juillet, les États-Unis ont imposé des sanctions à quatre entreprises kirghizes pour avoir réexporté des composants électroniques vers la Russie.Après ce pays, Poutine devrait se rendre en Chine selon son agenda.

La Russie cible les responsables de la CPI et… des responsables américains

Face à une montée des tensions diplomatiques, la Russie a récemment ajouté le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), Karim Khan, à sa liste des personnes recherchées, citant la Convention sur la protection des personnes ayant une protection internationale. Par ailleurs, la Russie a mis l’ancien président américain Barack Obama, ainsi que 499 autres personnalités américaines, sur une liste noire en représailles aux sanctions de l’administration Biden. Ces mouvements, en plus d’intensifier les tensions avec les États-Unis, pourraient également compromettre l’intégrité et le statut de la CPI en tant qu’entité internationale indépendante.

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