L’Afrique a, depuis des décennies, subi de nombreux détournements financiers. Des sommes colossales ont été illégalement transférées en Europe, donnant lieu à des débats animés sur les biens mal acquis pour ne citer que ces cas-là. Ces détournements, perpétrés souvent par des élites au pouvoir avec parfois la complicité d’établissements financiers occidentaux, ont largement privé les pays africains de ressources essentielles pour leur développement.
Pour certains pays comme la RDC ou le Nigeria, le préjudice s’estime en millions voir milliards de dollars. Récemment, un pas significatif vers la réparation a été franchi pour un des pays affectés par ces crimes économiques. En effet la ministre française des Affaires étrangères, Catherine Colonna, a annoncé lors de sa visite à Abuja, la capitale du Nigeria, la restitution de 150 millions de dollars.
Ce montant avait été clandestinement déplacés hors du Nigeria durant la gouvernance de l’ancien président, le général Sani Abacha. La rencontre avec le président actuel du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu, a été le théâtre de cette annonce majeure.
Un bon début, mais…
Ces fonds, qui ne représentent qu’une fraction des sommes détournées, avaient été placés dans des institutions financières occidentales. La France a manifesté son intention de non seulement restituer ces fonds, mais aussi d’entamer des négociations pour déterminer comment ces fonds pourraient être investis de manière optimale au Nigeria, sous forme de subventions. L’initiative a été saluée par le président Tinubu, qui a assuré que cet argent serait utilisé judicieusement pour promouvoir les objectifs de développement du pays.
Sani Abacha, qui a pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire en 1993, est tristement célèbre pour son règne autoritaire et corrompu. Il est estimé qu’il a détourné au moins 2 milliards de dollars pendant ses cinq années au pouvoir, le classant parmi les dirigeants les plus corrompus de l’Afrique. Son règne a été marqué non seulement par la corruption financière, mais aussi par de nombreuses violations des droits de l’homme.
La restitution par la France de ces fonds détournés est un pas dans la bonne direction. Elle rappelle la nécessité pour les pays occidentaux de jouer un rôle actif et honnête dans la réparation des injustices passées et actuelles.
La décision de la France offre l’espoir que d’autres nations suivront son exemple, quitte à ce que les pays concernés veillent à ce que les fonds détournés retournent là où ils peuvent faire le plus de bien : au service des peuples spoliés.
Laisser un commentaire