Les récentes déclarations d’Amihay Eliyahu, le ministre israélien du Patrimoine, au sujet d’une éventuelle capacité nucléaire d’Israël ont suscité un émoi international considérable. La réponse énigmatique d’Eliyahu à une question radio sur l’utilisation de l’arme nucléaire à Gaza, « C’est une possibilité« , a déclenché une série de réactions virulentes, en particulier de la Russie. Maria Zakharova, porte-parole du ministère des Affaires étrangères russe, citée par l’agence de presse d’État RIA, a exprimé un malaise profond face à ce qui semble être une admission officielle par Israël de la possession d’armes nucléaires, bien que cela n’ait jamais été publiquement reconnu par l’État hébreu.
La controverse s’est intensifiée lorsque Zakharova a posé la question cruciale : « Avons-nous affaire à des déclarations officielles sur la présence d’armes nucléaires? » Cette interrogation met en lumière la position ambigüe d’Israël sur son arsenal, estimé à environ 90 ogives nucléaires par la Federation of American Scientists. La question de la vérification internationale par l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique et d’autres inspecteurs se pose avec acuité, soulevant des inquiétudes quant à l’équilibre stratégique dans une région déjà tendue.
L’impact de ces révélations sur la politique intérieure israélienne a été immédiat, avec la suspension du ministre Eliyahu des réunions du cabinet par le Premier ministre Benjamin Netanyahou « jusqu’à nouvel ordre« . Cette mesure, bien que significative, ne répond pas aux préoccupations soulevées à l’international sur la transparence et la régulation des capacités nucléaires d’Israël.
Au milieu de cette tempête diplomatique, les États-Unis, par la voix de leur secrétaire d’État Antony Blinken, ont tenté d’apaiser les tensions. Face aux bombardements qui ont entraîné de nombreuses pertes civiles palestiniennes, Blinken a exhorté Israël à adopter une « pause humanitaire » à Gaza. Malgré ses pourparlers avec Netanyahou à Tel Aviv, et l’accent mis sur l’importance d’une telle trêve pour faciliter l’aide humanitaire, la réponse israélienne ne s’est pas fait attendre.
Netanyahou a rejeté l’appel de Blinken, affirmant à la télévision que son pays ne considérerait pas de cessez-le-feu temporaire sans la libération de ses otages. Il a réitéré la résolution d’Israël à combattre le Hamas « avec toute notre force », mettant en évidence une posture inflexible dans le contexte actuel.
La réaction de l’Iran à cette affaire ne s’est pas fait attendre non plus. Le ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amirabdollahian, a déclaré sur la plateforme X : « Le Conseil de sécurité de l’ONU et l’Agence Internationale de l’Énergie Atomique doivent prendre des mesures immédiates et ininterrompues pour désarmer ce régime barbare et d’apartheid. Demain, il sera trop tard. » Ces mots reflètent l’urgence et la gravité perçues par certains acteurs internationaux face à la situation.
La communauté internationale se trouve à un carrefour critique, tiraillée entre le besoin de maintenir la paix régionale et la nécessité de faire face à des révélations qui pourraient changer la donne sur le plan stratégique. Les jours à venir seront déterminants dans la quête d’une stabilité précaire au Moyen-Orient, alors que les implications des aveux supposés d’Israël et les appels à l’action humanitaire à Gaza continuent de résonner sur la scène mondiale.
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