La Marine française s’est engagée dans un projet ambitieux visant à former une meute de drones sous-marins, révolutionnant ainsi les opérations d’observation et d’attaque dans les profondeurs marines. Ce projet novateur baptisé Proteus est supervisé par le Centre d’expertise des programmes navals (CEPN). L’objectif principal de ce programme est de développer une flotte de drones sous-marins capables de réaliser des missions d’observation de manière discrète, ainsi que de saturer les défenses ennemies avec des munitions synchronisées.
Contrairement aux programmes similaires déployés dans les airs, guider des drones en meute sous l’eau représente un défi technologique complexe. Lancé en 2020, ce projet est dirigé par la Direction générale de l’armement, en collaboration avec l’École nationale supérieure de techniques avancées (ENSTA) Bretagne et la société Arkeocean spécialisée dans les drones. Arkeocean a conçu une technologie de navigation synchronisée par guidage acoustique, permettant à plusieurs drones de fonctionner de manière coordonnée.
L’une des avancées notables de cette technologie réside dans le module nommé Seaker, élaboré par Arkeocean. Ce dispositif peut être intégré à différents types de drones sous-marins existants, évitant ainsi la nécessité de créer de nouveaux sous-marins autonomes. Cette approche offre une solution modulaire et évolutive, optimisant les capacités des drones déjà opérationnels.
Les applications potentielles d’une telle flotte de drones sont multiples. En agrégeant leurs compétences, ces drones pourraient former une vaste antenne d’écoute acoustique, tout en opérant avec discrétion en dérivant sans propulsion. Cette configuration permettrait de créer un système de sonar de grande envergure, idéal pour des missions de lutte anti-sous-marine et d’observation.
Outre les missions d’observation, les militaires envisagent également des opérations offensives avec ces meutes de drones, les transformant en munitions rôdeuses. L’objectif serait de submerger les défenses ennemies, utilisant ainsi une stratégie de saturation redoutable. Cette approche pourrait s’avérer particulièrement efficace face aux navires qui peinent déjà à contrer plusieurs attaques de torpilles.
Ce projet révolutionnaire ouvre ainsi de nouvelles perspectives pour la Marine française en matière d’exploration sous-marine, d’observation discrète et de stratégies d’attaque innovantes.
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